[Série Parcs Nationaux Américains] #6 Arches National Park

Retour dans le passé avec quelques articles des Etats-Unis jamais publiés ! Mieux vaut tard que jamais

Lieu
Utah, Etats-Unis

Superficie
354,2 km2

Secteur(s) visité(s)
Tous sauf l’Ouest (Klondike Bluffs, Eye of the Whale Arch) accessible seulement en 4×4. La carte est ici.

Combien de temps et quand ?
Fin septembre 2018, 6 jours dans les environs :
– Arches : 3 jours
– Moab, la ville d’à côté : 2 jours
– Corona Arch (zone hors du parc national) : 1 jour

Pourquoi ?
Après Yellowstone (grâce aux films de fin du monde), Yosemite (films d’escalade) et la Vallée de la Mort (westerns), Arches était probablement le parc de l’Ouest américain dont nous avions le plus entendu parler.

Météo
Magnifique soleil

Activités
Balades et randonnées

Au sein du parc, une grande partie des arches et des points de vue sont facilement accessibles. Par exemple, il n’y a qu’ 1,6 km aller retour à parcourir pour admirer The Windows, 0.5 km A/R pour fouler le sable extra doux de Sand Dune Arch, 0.8 km A/R pour voir les géantes Doubles Arches (deux arches presque perpendiculaires qui partagent une extrémité commune), 0.5 km A/R pour tourner autour de l’incroyable Balanced Rock (un rocher d’un volume équivalent à trois autobus qui tient en équilibre sur un socle), etc.

Cependant, on recommande de s’armer de courage, d’eau et d’une casquette pour découvrir le secteur de Devils Garden (le Jardin du Diable en français) et ses nombreuses arches (environ 15 km de marche) et de ne pas manquer la notoire Delicate Arch (4,8 km).

Hors parc, nous nous sommes aventurés sur les conseils de locaux à Corona Arch qui vaut définitivement le détour (environ 5 km A/R). Clou du spectacle : dormir au milieu du désert avec vue sur le fleuve Colorado !

Kaboo
Je crois que c’est à Arches que nous avons recommencé à jouer aux cartes, la nuit tombant de plus en plus tôt. On a appris à jouer au Kaboo à Yellowknife avec notre bande de bénévoles de Blachford Lake Lodge. Il faut quelques tours pour comprendre les règles de ce jeu qui devient vite addictif ! Minimum deux joueurs, parfait donc.

Arrêt au stand
C’est le moment de gâter notre maison sur roue pour qu’elle se sente bien dans ses baskets elle aussi ! Nouveaux pneus pour Cheezy.

Géologie
Mais pourquoi y a t’il tant d’arches dans ce coin des Etats-Unis ? Dans le parc seulement, on en compte plus de 2000. Comment se forment-elles ? Et qu’est-ce qu’une arche d’ailleurs ? La réponse est complexe, mais étant donné que vous et moi ne sommes pas géologues, nous allons simplifier.

Premier ingrédient, le bon type de pierre : du grès (d’Entrada, poreux et Carmel, plus dense). Le grès est composé de grains de sable cimentés entre eux. En anglais, c’est facile, on le nomme « sandstone » ce qui se traduit au mot à mot par « pierre de sable ».
Craquelez-le en lignes parallèles. D’épaisses couches de sel profondément enfouies sous la surface sont écrasées par la tonne de roches au dessus d’elles, elles se bombent ce qui crée des dômes. Sous la pression, la roche des dômes se fissurent (comme la croûte d’un pain qui cuit) en une série de lignes plus ou moins parallèles.
Ajoutez ensuite une bonne quantité de pluie, soit 18 à 23 centimètres d’eau par an et laissez l’érosion faire son travail. S’il pleuvait trop, les arches n’auraient pas le temps de se former qu’elle seraient déjà détruites. S’il ne pleuvait pas assez, il n’y aurait pas d’arche. Quel équilibre !
Enfin, assurez-vous de la stabilité de la région. Le fait que tant d’arches soient encore debout indique que la zone est géologiquement stable (peu de tremblements de terre) depuis au moins 50 000 ans.
Les années passant, l’ouverture s’agrandit et l’arche devient de plus en plus fine et fragile jusqu’à son effondrement, ne laissant que sa base.

Source : Site des parcs nationaux
Une petite vidéo pour (éventuellement) clarifier les choses ! Cliquez-ici.

Ce que l’on a moins aimé 
– L’atterrissage raté du drone AKA le jour où Charles a failli perdre ses doigts. Qui veut du boudin ?
– On est déçu de ne pas avoir entendu parler des mines de potasse qui étaient vraiment pas loin de notre spot de camping dans le désert. C’est pas écolo mais ça aurait fait de magnifiques photos. A voir ici du coup !
– La piscine de Moab. Avis aux visiteurs, ne payez que la douche. La piscine est vétuste, pleine de courants d’air et parfaite pour attraper une bonne crève dans le désert.
– Dormir sur une aire de repos avec le générateur d’un camping-car qui tourne toute la nuit, plusieurs nuits d’affilée. Ceci dit, on était bien sur notre aire… à côté de l’entrée du parc, aux portes de Moab et jamais embêtés par la police !

Ce que l’on a préféré 
– Pique-niquer dans le parc, voir un car arriver, râler sans bouger (« on était là avant »), se rendre compte que ce sont des français, discuter et récupérer les restes de leur repas et… deux cubis de vin !
– Danser pieds nus dans le sable extra doux à Sand Dune Arch
– Les glaces à l’eau par dizaine… pas le choix, ils ne les vendent pas à l’unité 😉
– Le café « Eklectica Coffee & Collectables » de Moab où nous avons passé un peu de temps sur Internet à vous donner des nouvelles. L’agréable terrasse ombragée, la bonne nourriture végétarienne et la gentillesse de l’équipe et de la clientèle.

Le coin des anecdotes 
– Lorsque j’ai envoyé une photo du parc à ma mère, j’ai reçu de sa part une photo de la photo accrochée au mur de son bureau de la même arche ! Vous suivez toujours ? #inception
– Landscape Arch, avec près de 89 mètres de long, est la plus grande arche naturelle du monde.
– Delicate Arch, devenue symbole de l’Utah, est la plus photographiée des 2000 arches du parc. Le relais de la torche olympique des jeux de 2002 est même passé dessous. Dans les années 1950, l’administration du parc avait pensé la protéger de l’érosion par un revêtement transparent plastique. L’idée fut vite abandonnée, ouf !
– Les Grands Corbeaux (corvus corax) ont continué de nous bluffer avec leurs gammes de sons, leur figure de voltige, et en cachant probablement l’équivalent de deux paquets de chips renversés par le groupe de français. Il faut dire que leurs cousins de nos campagnes (corneilles noires et corbeaux freux) ne sont pas mal non plus lorsqu’ils utilisent la route comme casse noix.

Les photos :

La réponse à la question de l’article précédent.

Pétroglyphe / hiéroglyphe, deux mots pour la même chose ? Développez votre réponse si le cœur vous en dit 🙂
a. Oui
b. Non

Pétroglyphe = Dessin symbolique gravé sur de la pierre.
Hiéroglyphe = Signe caractéristique de l‘écriture des anciens égyptiens

[3 mois en Asie du Sud-Est] Le centre du Vietnam : Parc National de Phong Nha-Ke Bang

4 au 6 mai 2019

C’est à partir de ce parc que nous n’avons plus de doute quant à notre amour pour le Vietnam !

Le parc national, facile d’accès, est de plus en plus prisé. Avec trois immenses réseaux souterrains comprenant la plus grande grotte du monde, c’est le site de spéléologie le plus réputé du monde. Elle est aussi intimement liée à l’histoire militaire du pays.

Arrivés à Son Trach, nous choisissons un hôtel qui ne paye pas de mine mais qui a une piscine !

Quelques jours auparavant, nous avons réservé un trek avec l’agence Oxalis. Nos cœurs balançaient entre différentes grottes, différentes durées de trek… Le budget étant considérable, nous nous sommes donné une nuit de réflexion et avons égrainé des centaines de commentaires Trip Advisor.

Oxalis nous avait d’ores et déjà fait bonne impression de par leur professionnalisme et leur gentillesse (et les bières de bienvenue..!) . C’est d’ailleurs la seule agence à proposer la visite de Hang Son Doong, à ce jour la plus grande grotte du monde. Il faut compter quatre jour et trois nuits, 2800€ par personne, une bonne condition physique et un peu de chance car les billets partent rapidement. Mille privilégiés sont autorisés à la visiter chaque année. Pour vous donner un ordre de grandeur, la grotte pourrait abriter un bloc de gratte-ciels new-yorkais de 40 étages… Elle possède son propre micro-climat, une jungle et une rivière !

Notre choix se porte sur le Hang Tien 1-Day Discovery. Hang Tien, qui signifie « grotte des fées », est la plus grande du système de Tu Lan. Visitée en 1994 par la British Cave Research Association, elle est explorée en 2015. C’est ici que fut en partie tourné le film Kong : Skull Island.

Les offres sur deux jours ne nous paraissent pas apporter beaucoup plus d’aventures, seulement un rythme moins soutenu et une nuit dans la jungle grouillante d’insectes… Nous ne voulons pas non plus quelque chose de trop « facile », la rando nous manque ! Nous choisissons alors la plus difficile des excursions à la journée pour deux millions de dongs par personne.

A 8h du matin, nous nous joignons à un petit groupe multiculturel dans le minibus qui nous emmène à Tan Hoa, à environ 70km de notre hôtel, pour le briefing. Nous cheminons sur la piste Ho Chi Minh qui était utilisée pour transporter de la nourriture et du matériel pendant les guerres d’Indochine et du Vietnam. Chacun se présente, ce qui renforce l’esprit d’équipe. Très anglo-saxon mais toujours sympa !

Le trek débute par une montée escarpée et nous pénétrons dans la jungle. C’est toujours une sensation étrange de se retrouver au milieu de cette végétation verdoyante et luxuriante. Il fait chaud et humide. Cela ralentit considérablement notre progression et nous traînons en queue de peloton avec un couple de québécois. La totalité du trek ne fait pourtant que 6km avec un dénivelé positif de 350 mètres. Pas de quoi casser trois pattes à un canard ! Toutefois nombreux sont celles et ceux qui ont des vertiges. Les guides, habitués, leur procurent des boissons isotoniques. Après la traversée acrobatique de ce qui s’apparente au lit d’une rivière asséchée, les guides pointent du doigt l’entrée de la grotte béante. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il me semble que nous aurions pu passer à côté… Nous nous asseyons sur les rochers pour profiter de la vue et d’une petite collation.

Équipés de casque de spéléo, de lampes frontales et de gants, nous pénétrons dans la grotte calme et paisible. Le rôle de l’eau est indéniable comme le prouve les marmites inversées au plafond. Comme le montre cette vidéo (grotte Hang En), les grottes sont inondées pendant la saison des pluies.

Hang Tien est différente de toutes les grottes visitées au cours de notre voyage/vie de par sa taille mais aussi car elle n’est absolument pas aménagée : pas de lumière pour mettre en valeur les formations, pas de zones délimitées ni de chemins tracés. Tout est intact. Nous avançons à notre rythme, les yeux écarquillés, tantôt sur du sable fin, tantôt en escaladant les rochers glissants avec l’aide des guides. Un petit kilomètre plus loin, nous sommes bloqués par l’eau. Nous éteignons tous nos lampes et observons un moment de silence dans le noir complet (ne pas penser aux araignées, ne pas penser aux araignées…!).

Après quelques photos, il est temps de faire demi-tour. Nous rejoignons le camp. En attendant qu’une partie des guides préparent le festin, nous suivons les autres qui nous conduisent vers un lagon ! Quel bonheur de se baigner dans cette eau fraîche. J’attrape un gilet de sauvetage qui me sert de matelas flottant. La mélodie des cascades nous bercent mais notre ventre nous rappelle que nous avons petit-déjeuner à 7h30 !

Nous nous attablons au côté « végétarien » de la table pour un festin ! La nourriture était délicieuse et en quantité impressionnante.

Nous repartons ensuite et les descentes qui nous avaient fait tant de bien deviennent des montées et vice versa… La bière fraîche de récupération vers le minibus nous requinque !

Sur le chemin du retour, nous apprenons qu’Oxalis réinvestit une partie de ses revenus dans des programmes de sensibilisation à l’environnement ou des projets pour aider les habitants (maisons qui deviennent maisons flottantes grâce à de gros tonneaux lors de la saison des pluies, écoles…).

Nous rentrons à Son Trach tard dans la soirée, lessivés, et allons dîner au Bamboo Café, ntre restaurant préféré.

La vidéo ci-dessous est encore plus représentative que les photos et on voit le mini lac dans lequel nous avons fait trempette.

Pour notre deuxième journée dans le parc, nous louons un scooter et partons visiter Hang Thien Duong, la grotte du Paradis. Avec un nom comme ça, on ne devrait pas être déçus !

Explorée pour la première fois en 2010, la grotte mesurerait plus de 31km de long. En effet, c’est gigantesque et absolument magnifique. L’éclairage est bien pensé et fait scintiller les formations colossales. Après 2km de marche (ça monte !), nous descendons dans les entrailles de la Terre pour rejoindre le cœur de cette cathédrale naturelle. Nous avons de la chance car il n’y a pas foule et la plupart ne pousse pas la visite jusqu’à la fin… Il n’y a pourtant qu’un kilomètre ouvert au public ! Il fait frais, 20 degrés contre plus de 35 à l’extérieur… Glagla, nous n’avons pas pensé à prendre une petite laine !

Vous souvenez-vous comment différencier stalactites et stalagmites ? Le fameux mémo-technique : stalactites (qui tombent) et stalagmites (qui montent).

Le temps, couplé à l’eau et aux gaz (et probablement d’autres éléments), est un sacré architecte !

Nous nous restaurons au restaurant du site et continuons notre « scooter road-trip » dans le parc.

Les autres grottes, en particulier celle à visiter en bateau (Phong Nha et Tien Son) nous font de l’oeil mais nous préférons continuer vers la Bon Lai Valley. Nous prenons une route de terre et cailloux jusqu’au Pub with cold beer, et comme son nom l’indique la bière est fraîche et la vue exceptionnelle. Le lieu invite à la farniente !

Nous traversons une passerelle étroite , je serre les fesses mais Charles assure ! Nous rentrons après une soixantaine de kilomètres et profitons des douches de la piscine pour se dépoussiérer avant une nouvelle nuit dans le bus.