Voilà, les problèmes de van ont commencé. C’était en partie pour cette raison que je ne voulais pas passer le cap de l’achat d’un véhicule quand je voyageais seule. Puis j’ai rencontré Charles et à deux, c’est plus rassurant. N’empêche que c’est toujours un gouffre à fric et quand on n’a pas travaillé pendant des mois ou seulement fait du bénévolat, ça fait flipper.
Petite précision pour les donneurs de leçons : on a vraiment fait attention à l’achat du van. On en a vu et testé plusieurs. On a posé des tas de questions. On a vérifié la rouille, les moteurs, les pare-brises, les pneus, les voyants sur les tableaux de bord, les feux… Bref, on n’a pas essayé de faire des économies de bouts de chandelle. A cette saison, les vans sont prisés. On avait bien remarqué qu’il y avait les deux pneus arrières à changer, ce qui n’était pas en soi un gros soucis puisqu’on avait quatre pneus hiver à vendre. On a donc acheté notre Dodge Grand Caravan (Chrysler Voyager en France) et on est allé dans un magasin de pneus achat/vente à une heure de Vancouver. Ils nous ont démonté/monté tout ça en deux temps trois mouvements. Ils ont aussi cassé un boulon et ont laissé la tige à l’intérieur car je cite « on n’a pas la pièce et ça vous coûtera à peine 50$ ailleurs ».
Mon Charles, curieux et travailleur, a regardé des vidéos et s’est dit qu’il allait mettre la main à la pâte. Au final, il y a juste à retirer la roue, ôter le morceau cassé avec une pince puis mettre un nouveau boulon. Manque de bol, la voiture surélevée et une roue en moins, on se rend compte que ce ne sont pas les boulons que l’on connaît… Il faudrait enlever le frein pour pouvoir retirer la tige cassée. Vu le peu d’outils (et d’expérience) que l’on a, on décide de faire appel à des professionnels.
Direction Canadian Tire à Burnaby, les seuls à pouvoir nous faire ça dans la journée pour environ 130$. C’était sans compter les problèmes supplémentaires. Les mécanos tentent de démonter toutes les roues mais l’une est tellement serrée qu’en cas de crevaison, on n’aurait pas d’autre choix que de se faire remorquer. Ils nous donnent le choix de la laisser telle quelle ou de faire péter les boulons qui coincent et de la remonter. On choisit la dernière solution.
Après un marchandage des familles, ils font un geste commercial et ça nous coûtera 209$ pour les deux. C’était sans compter le fait que la visse cassée a fusionné avec le moyeu (oui, je viens d’apprendre ce mot en français et tant d’autres en anglais…) et qu’en tentant de l’enlever, le mécano pourrait le briser. Ce serait donc 209$ + plus ou moins 500$ de moyeu + coût de la main d’œuvre supplémentaire à 100$ l’heure. A ce point là, on commence à vraiment en avoir raz la casquette mais mise à part acquiescer en regardant notre beau van sans roues, on ne peut rien faire d’autre. Ils comprennent notre désarroi et nous affirment qu’ils font le maximum pour ne pas casser la pièce et pour nous rendre le van ce soir et non le lendemain… Vu ce que ça va nous coûter et partant du principe que c’est notre maison, ouais, ce serait super cool les gars !
On attend devant les images du mariage à plusieurs millions de Meghan et Harry. On attend devant les informations télévisées toujours aussi gaies. On attend devant un match de NBA. On attend et on se rend compte que notre van n’est plus sur le pont levis !
On se dirige alors vers le bureau d’un pas résigné s’apprêtant à alléger substantiellement notre porte-monnaie. Finalement, pour reprendre une expression québécoise, c’est pas si pire ! On est resté sur les 209$. Quand on prend en compte les deux bonnes heures de travail et les pièces, je crois qu’on peut dire qu’on s’en est pas trop mal sorti..! Allez, pour fêter ça, on va faire nos grosses courses à Walmart…
Que l’aventure continue !