[3 mois en Asie du Sud-Est] Le centre du Vietnam : Danang

28 au 29 avril 2019

Da Nang est la quatrième ville du Vietnam. A l’époque coloniale, les Français l’appelait Tourane. Nombreux sont les Européens qui la traversent pour rejoindre Hoi An mais peu sont ceux qui daignent s’y arrêter. C’est une destination prisée pour les touristes Asiatiques. Ces quelques semaines en Asie nous auraient-elles transformés ? Peut-être car nous apprécions vivement nos deux jours à Danang et aurions aimé y rester plus si le temps ne nous était pas compté…

Après une nuit de bus chaotique, nous posons nos bagages aux aurores dans une auberge de jeunesse ultra-moderne, The Vietnam Hostel, située juste en face du marché couvert (Cho Han). L’organisation est telle que nous avons l’impression d’avoir atterri à Vienne en Autriche que nous avions visité à l’hiver 2018… Spotless! Le café du rez-de-chaussée étant un peu trop classe, nous allons prendre notre petit-déjeuner au coin de la rue, sur le fameux mobilier bas en plastique.

Nous louons ensuite un puissant scooter et cap sur le Hai Van Pass, le Col des Nuages, un nom qui nous laisse songeurs… Nous serpentons une vingtaine de kilomètres sur la route nationale 1A (anciennement Route Mandarine) pour rejoindre, après moult pauses photos, le sommet culminant à presque 500 mètres. Point logiquement stratégique, nous retrouvons les ruines d’un ancien poste de surveillance. Les nuages sont solidement accrochés au sommet et nous redescendons lentement retrouver notre soleil brûlant tout en profitant de la vue imprenable sur la baie. Avant la création d’un tunnel en 2005, c’était le seul passage entre le nord et le sud.

Après un bon repas dans notre restaurant végé préféré, Nhà Hàng Chay Ngọc Chi, nous prenons la direction de la péninsule de Son Tra, une réserve naturelle avec une faune et une flore abondantes. Nous y allons principalement pour la pagode de Linh Ung célèbre pour sa statue de Bouddha de 67 mètres de haut, la plus haute du Vietnam ! Les bonsaïs taillés à la perfection donnent un sentiment de sérénité et malgré le monde, nous ne nous sentons pas oppressés. La vue panoramique sur la baie et la ville vaut le détour… Les longues plages de sable idylliques bordées de palmiers et d’une pelouse verdoyante donnent un air de Miami. Les hôtels luxueux ne sont pas en reste. Forbes a d’ailleurs fait figurer la plage Mỹ Khê dans le top 6 des plus belles plages du monde !

Tout en prenant le temps de profiter, nous ne chômons pas et décidons d’aller visiter les montagnes de marbre situées à 12 kilomètres au sud de Danang. Il s’agit de cinq collines faites de marbre et de calcaire représentant les cinq éléments constituant l’univers : l’eau, le feu, le bois, le métal et la terre.

Une vieille dame nous propose de garer notre scooter devant son magasin de pierres semi-précieuses, bijoux et sculptures en tout genre. Nous sentons l’arnaque à plein nez mais n’avons pas de solutions plus satisfaisantes. Cela engendrera de longues négociations avant de repartir mais franchement, rien dans son magasin ne nous faisait envie !

Nous nous baladons au milieu des grottes et pagodes sur la montagne Thuy Son (= eau) alors que le soleil baisse. Ouf, car n’oublions pas que nous sommes sur une colline et que ça grimpe ! Bien sûr, nous n’avons pas pris l’ascenseur…

La nuit est tombée et après une bonne douche, nous partons nous promener le long des quais. Le pont du Dragon, long de 666 mètres, nous appelle. Nous nous agglutinons avec des centaines de personnes sous la gueule du dragon. La marchande de crêpes à la noix de coco rappée fait mon bonheur. 21h : ROOOAAARR ! Le dragon crache de grandes flammes. Les enfants sont émerveillés et sans vous mentir, nous sommes aussi amusés. Puis le feu fait place à l’eau. Tout le monde rigole. On range l’appareil photo pour ne pas qu’il se noie. Le spectacle terminé, nous nous frayons un chemin jusqu’au marché nocturne et ses concerts, point d’orge d’une journée formidable !

Pour les influenceurs, il ne faut pas rater l’excursion à Bana Hills, ancienne station touristique française située à 25km au sud-ouest de Danang et perchée à 1500 mètres d’altitude. C’est aujourd’hui un parc de loisirs. Nous hésitons car cela semble être un mélange hasardeux de kitch et de chic, et c’est relativement cher… Nous passons notre tour. Tant pis pour la fameuse photo sur le pont soutenu par de grandes mains en pierre !

[3 mois en Asie du Sud-Est] Le lac Inle, Myanmar

24 au 27 mars 2019

Arrivés à 6h avec le bus de nuit Bagan-Nyaung Shwe, on se pointe tout de même à l’hôtel que nous avons réservé pour le soir, ne serait-ce que pour poser nos sacs. Les réceptionnistes toutes justes sorties du lit s’empressent de nous conduire à notre chambre, la plus jolie depuis le début du voyage ! Notre séjour au Lac Inle commence incroyablement bien !

La ville est calme. Les klaxons se font rares. Une brise rend la chaleur supportable. Les habitants sont souriants et les rabatteurs pas agressifs. Il y a très peu de déchets et des efforts sont visiblement fait pour l’environnement : zones sans pesticides, affiches contre les sacs plastiques à usage unique dans les supérettes, fontaines pour remplir les gourdes à l’hôtel et dans certains restos, etc. On a l’impression que les 15 000 Kyats que chaque touriste paye pour entrer dans la zone du lac Inle, reconnu Réserve de Biosphère par l’Unesco en 2015, sont utilisés pour la bonne cause. Plus que les 25 000 Kyats de Bagan par exemple.

On trouve aussi de bonnes petites adresses pour se restaurer après nos quelques jours de diète forcée et un joli bar avec le combo gagnant Happy Hour / coucher de soleil !

Sans surprise, on passe une journée sur le lac à bord d’une pirogue à moteur ! Les faux pêcheurs prennent la pause pour nos photos, les vrais un peu moins. Les villages flottants nous impressionnent de par leur ingéniosité et leur beauté. Nous visitons les jardins flottants où poussent beaucoup de tomates, une pagode, un atelier de tissage de soie et de fibres de lotus, un marché, une fabrique de bijoux en argent et une autre de cigarettes locales, les cheroots.

Le lendemain, c’est à vélo (avec vitesses s’il-vous-plaît !) que nous explorons les rives du lac et la campagne environnante. Les routes sont plutôt bonnes, il y a peu de circulation et ça fait du bien de faire tourner nos jambes ! On en profite pour visiter un petit village flottant à bord d’une pirogue sans moteur cette fois-ci. Je rame à l’avant, Charles prend des photos au milieu et une dame pilote à l’arrière en utilisant une jambe pour manier la pagaie. C’est atypique et paisible. J’ai droit à une belle fleur de lotus rose pour me récompenser…

Nous embarquons les vélos dans une pirogue à moteur pour traverser le lac. C’est le second plus grand lac du pays alors on triche un peu !

Après une petite sieste pendant les heures les plus chaudes de la journée, nous ré-enfourchons nos engins pour une promenade hors des sentiers battus et finissons par un splendide coucher de soleil sur les rizières.

Le troisième jour, on peut enfin trainer au lit et profiter comme il se doit du délicieux petit-déjeuner composé entre autres de pancakes, morceaux de pastèque, avocats… Hauts les cœurs !

Pour clore en beauté ce séjour au Lac Inle, nous finissons par une promenade à pied acrobatique entre les canaux et tombons par hasard sur une compétition de lancer de fusées artisanales ! Ça à l’air hautement technique ne serait-ce que pour régler le lanceur/viseur afin d’atteindre les cibles à plusieurs centaines de mètres du pas de tir. Les résultats sont annoncés dans le talkie walkie de l’arbitre. Les exclamations des joueurs nous indiquent à peu près sur le résultat du tir sinon on ne comprend rien et les hommes concentrés, cheroots au bec, ne nous prêtent pas la moindre attention !

À bientôt (12h de bus) à Yangon !