[3 mois en Asie du Sud-Est] Mandalay, Myanmar

12 au 14 mars 2019

Mingalabar ! Hello !

Bienvenue au Myanmar, le nom de la Birmanie depuis 1989. Birmanie (Burma en anglais) est dérivée du nom de l’ethnie principale du pays (Bamar) alors que le gouvernement reconnaît 135 groupes ethniques, eux-mêmes divisés en 8 ethnies principales. En revenant à l’appellation pré-coloniale de Myanmar, pas de jaloux !

Mais d’après Wikipédia : « En français, l’usage oral du mot « Birmanie » reste majoritaire, et on utilise presque toujours les adjectifs dérivés de ce mot : « birman », « birmane ». L’usage oral et écrit des adjectifs « myanmarais » et « myanmaraise » est rarissime. Le nom « Myanmar » est officiellement utilisé par l’ONU, la Suisse et le Canada, tandis que la France utilise officiellement le nom « Birmanie ». » La presse est divisée à ce sujet avec par exemple Le Monde privilégiant Birmanie et l’AFP, Myanmar…

Côté monnaie, nous passons des Bahts aux Kyats. Ça se prononce « chiate » avec le « ch » de « ich » en allemand pour les germanophones. Sinon ça passe aussi avec le « ch » de Charles et Charlène. Le taux de change est d’environ 1 euro = 1500 Kyats. On a de belles liasses de billets à la sortie du distributeur. Ça aurait été plus pratique de venir avec des dollars américains pour payer les hôtels mais on n’en avait plus et il fallait qu’ils soient flambant neufs (tout droit sortis de l’imprimerie, non pliés). Autant dire qu’avec ma phobie bancaire et le mois de vadrouille en Thaïlande, on n’a même pas essayé de s’en procurer.

Nous apprenons nos premiers mots birmans dans le hall du petit aéroport de Mandalay en attendant que davantage de passagers réservent le taxi partagé pour le centre-ville. Reste à pratiquer !

Rien de plus facile car les Birmans sont, pour la plupart, chaleureux et aiment converser avec les étrangers sans forcément attendre quelque chose en retour.

Leur niveau d’anglais est très bon. De nombreux étudiants (souvent de jeunes moines) et professeurs se rendent chaque jour dans des lieux touristiques comme Mandalay Hill pour pratiquer avec les étrangers. C’est super pour eux comme pour nous car ça nous permet d’en apprendre plus sur leur culture, leurs loisirs, etc. Un prof nous a même ramené à notre hôtel sur sa moto.

Lors de notre première journée vélo, outre s’en être sortis vivants dans les carrefours les plus bordéliques du monde (priorité aux klaxons les plus forts donc pas à nos sonnettes… #yolo), on a eu la chance de discuter avec énormément de monde. Ça a commencé dans un temple où nous avons été convié à un festin pour l’entrée au monastère de deux petits garçons issus d’une famille très riche. Pour comparer avec la France, c’est un peu comme si nous invitions tout le quartier/village avant le premier jour de cours dans une école privée catholique bien stricte tout en sachant que l’enfant peut y rester pour la durée qu’il le souhaite tant est que ce soit un nombre de jours impair… Il est en effet possible de devenir moine pendant un jour, trois jours, etc. mais pas deux, quatre, six etc. sinon ça porte malchance ! On venait de petit-déjeuner à l’hôtel, on a continué avec une plâtrée de riz, des sauces, une soupe, des desserts et deux cafés chacun (problème de communication) devant une scène où se produisait un groupe visiblement pas au courant des normes auditives européennes.

On faisait un peu taches au milieu de femmes bien maquillées en habits traditionnels et des hommes en habits de fête mais tous les enfants et adolescents voulaient une photo !

C’est avec la peau du ventre bien tendue et par pur hasard que nous visitons le marché de poissons. Dépaysement garanti ! L’eau et le sang dévalent les rues en pente où des hommes réussissent tant bien que mal à manœuvrer leurs charettes en bois dégoulinantes et les femmes pataugent en tongs avec de lourds paniers sur la tête. Ça écaille à la brosse, vide, coupe les poissons à même le sol, certains se tortillant encore… Il est pas frais mon poisson ?!

Les volailles plumées sont transportées pendues à des motos comme des boules sur un sapin de Noël trop chargé. Les vieux camions aux moteurs apparents nous font littéralement mordre la poussière, les routes n’étant pas toutes goudronnées et les rives du fleuve bien ensablées. On prie pour que les chauffeurs des véhicules nous voient dans l’angle mort… Au Myanmar, on roule à droite (comme en France) mais la plupart des voitures sont japonaises ou indiennes avec volants à droite (comme en Angleterre). Le changement de voies de circulation de la gauche vers la droite a eu lieu d’un jour à l’autre au départ des Anglais. On n’ose pas imaginer le bazar. Aujourd’hui, le gouvernement envisage de revenir à la conduite à gauche… Les panneaux de limitation de vitesse nous font aussi beaucoup rire avec des 48km/h en ville. Peut-être cela vient-il aussi de Miles per Hour traduits en Km/h..?

Par terre, nous remarquons de nombreuses tâches rougeâtres… On comprends rapidement que c’est le résultat de bons gros crachats et que les sourires bienveillants et plus sérieusement la santé des Birmans sont gâchés par cette sorte de tabac à chiquer au bétel. Par le whisky aussi apparemment. Mais pour notre plus grand bonheur, on découvre que le Myanmar c’est l’Allemagne de l’Asie avec des beer gardens partout… Santé ! Côté culinaire, nos palais ne sont pas vraiment satisfaits par les spécialités birmanes donc on alterne avec de l’Indien, Thaï, etc. Les desserts en revanche (dont cette glace à la confiture de tamarins) passent bien 🙂

18 au 20 mars 2019

Après un séjour à Pyin U Lwin et Hsipaw que l’on évoquera prochainement, nous revenons deux nuits à Mandalay pour poursuivre la visite. La cascade de Dido à une bonne heure de route n’est accessible qu’en taxi mais tellement belle ! En plus, on peut s’y baigner !

Les anciennes villes autour de Mandalay (Mingun, Ava, Sagaing) valent également le coup. Malheureusement, les vélos que nous avions réservés à l’hôtel pour cette excursion se sont mystérieusement tous cassés pendant la nuit et c’est déçus et à pied que nous nous rendons au seul ferry de la journée pour Mingun. Une fois là-bas, impossible de trouver un tuk-tuk, pick-up ou taxi enclin à nous conduire aux autres villes. Pas grave… on en a vu d’autres des temples en ruines !

Pour terminer la journée sur une très belle note, direction U-Bein Bridge, le pont en tek le plus long du monde pour un coucher de soleil sur les jardins et ce qu’il reste d’eau dans le lac (c’est la saison sèche) 🙂

[3 mois en Asie du Sud-Est] Mae Sai, Thaïlande et le passage compliqué au Myanmar

11 au 12 mars 2019

Au programme :

Dans la journée, bus de Chiang Rai à Mae Sai, entrée au Myanmar à Tachileik (ville frontière en face de Mae Sai) puis bus de Tachileik à Kengtung.

Deux nuits à Kengtung.

Vol pour Mandalay. Nul autre choix, les routes étant fermées aux étrangers.

Les faits :

De bon matin, dans le bus de Chiang Rai à Mae Sai, nous décidons d’acheter nos billets d’avion Kengtung-Mandalay. Vols complets pour la date choisie. Il s’avère qu’absolument tous les vols au départ de Kengtung ou Tachileik pour n’importe quelle destination birmane soient complets… Ce n’était pas le cas lorsque j’avais « planifié » le voyage. Le prochain vol qui nous permettrait de passer au-dessus de cette zone interdite aux étrangers serait dans une semaine : Tachileik-Mandalay.

Qu’est-ce ce qu’on va bien pouvoir faire pendant une semaine dans l’extrême nord de la Thaïlande ?

Le triangle d’or, haut lieu du commerce de drogues entre la Thaïlande, le Laos et le Myanmar. Mouais. Il paraît qu’en un jour c’est plié, disons deux. Le musée de l’opium est fermé aujourd’hui et les hôtels sont luxueux…

Et si en plus du Triangle d’Or, on allait passer nos deux nuits à Kengtung avant de revenir à Tachileik prendre l’avion ? 155 km aller = des heures de bus. On n’est pas sûr que Kengtung en vale la peine sauf pour la rando mais on en fera à Hsipaw et peut-être au lac Inle…

Sacrebleu ! (Le juron d’origine était probablement différent mais on aime conforter nos amis américains dans leur vision raffinée de la langue française.). Il est bien spécifié sur notre visa que notre lieu d’arrivée au Myanmar est Tachileik. C’est un visa single entry. C’est à dire qu’une fois la douane passée à Tachileik, impossible de sortir du pays et de rentrer à nouveau sur le même visa.

Retournement de situation ! Il y a un vol direct de Chiang Rai à Mandalay à 16h ! Yes! Il suffit de sauter du bus, d’en chopper un autre en face et retour à l’envoyeur.

Ah mais il y a l’histoire du point d’entrée sur le visa… Internet est tellement lent mais merci Free pour les données gratuites en Thaïlande. Charles réussit tout de même à charger des pages de forums de voyageurs ayant la même question. Il semblerait que les douaniers ne soient pas trop regardants sur le lieu d’arrivée dans le pays si elle se fait par les airs. Allez, on réserve le Chiang Rai-Mandalay, tant pis pour Kengtung.

Mais il est passé où ce vol ? Il semblerait qu’il parte de Chiang MAI, pas de Chiang Rai. Chiang Mai, à 260 km de là. Ça pourrait le faire si on attrape un taxi à la station de bus de Mae Sai, que le chauffeur conduit sans pause sur la route la plus courte, qu’il n’y a pas de bouchons…

Arrivés à Mae Sai, on se fait alpaguer par les chauffeurs qui veulent nous conduire à la frontière mais aucun volontaire pour le trajet jusqu’à Chiang Mai. C’est à moitié surprenant… En tout cas, on n’aurait pas marchandé ! Cette option tombe donc à l’eau.

Un peu sur les nerfs, on achète un vol Chiang Mai- Mandalay avec escale à Bangkok qui part le lendemain à 5h30. Désolés chère Planète… On réserve du coup le bus Mae Sai-Chiang Mai de 16h30. Ça nous laisse le temps d’aller visiter la ville, qu’on ne soit pas monté là pour rien !

On ne bronche pas lorsque le chauffeur de songthaew nous arnaque. A la frontière, les étals de jade se succèdent pour donner sur le pont à moitié thaïlandais, à moitié birman. Nous ne le traverserons pas celui-ci… Pas comme ces camions plein à craquer, songthaews bondés et voitures aux passagers excédés de se faire doubler sans vergogne par les tuk-tuk.

Les gens arborent des motifs beiges sur le visage. On apprend plus tard qu’il s’agit de thanakha, une pâte végétale que l’on obtient en rappant un morceau de bois sur une pierre avec un peu d’eau. Ce cosmétique naturel et traditionnel fait office de crème solaire, d’anti rides, de soin anti-acné, etc. 

Le marché couvert est gigantesque. Nous nous éloignons de son brouhaha et prenons de la hauteur pour rejoindre un temple perché sur une colline. Les cabanes colorées ressortent dans la brume, mélange de pollution et de la fumée des brûlis.

Les pompiers nous gâtent avec la manœuvre d’un engin téléguidé dernier cri et c’est le retour à la gare routière.

En route, le bus s’arrête souvent aux barrages où les birmans se font contrôler. Pas nous, ni le Canadien…

Nous passons une agréable soirée à Chiang Mai entre marché de nuit et concert de jazz avant une courte nuit sous les néons et la clim de l’aéroport.

La « galère » pourrait s’arrêter là mais au moment d’embarquer nos noms retentissent dans les hauts-parleurs. Nous devons passer par les bureaux de l’immigration étant donné que l’on quitte la Thaïlande. Une hôtesse nous emmène au pas de course au comptoir de la compagnie aérienne. On nous demande nos billets de sortie de la Birmanie, qu’on n’a pas étant donné que l’on compte quitter le pays par bus. Ça ne leur plaît pas. L’avion est sur le point de partir. « Ok tant pis, vous passerez par l’immigration à Bangkok mais ce sera plus long. » Soit.

On profite des quelques minutes avant le décollage pour charger des pages de forums et des sites de comparatifs de vols pour un Yangon-Siem Reap (Cambodge). On achètera les billets en dernier recours à Bangkok si la compagnie aérienne nous y oblige.

Miam, des sandwich au surimi au petit déj !

À Bangkok, les hôtesses ne nous embêtent pas avec les billets de sortie du Myanmar. Elles doivent avoir l’habitude. Hop, sécurité et immigration passées sans encombre.

Easy peasy.

Je scanne mon billet pour embarquer. Lumière rouge : « boarding denied » (embarquement refusé). L’hôtesse appelle à la rescousse. « Tap tap clicque clique » … « Is OK, go! ».

Merci, bonne nuit. Même pas sûre d’avoir senti l’avion décoller !