[3 mois en Asie du Sud-Est] Ngwe Saung, Myanmar

30 mars au 2 avril 2019

Une belle plage sans casser le PEL et rapide d’accès ? Ngwe Saung ! Située sur la côte sud-ouest du Myanmar, à 6h de bus de Yangon, ses 20 kilomètres de sable fin donnent sur les eaux chaudes et limpides du Golfe du Bengale.

C’est parti pour 3 jours de baignade dans les vagues, exploration sous-marine au masque et tuba, et farniente.

Les touristes, peu nombreux, ont tendance à rester au sein de leurs complexes hôteliers luxueux et on a donc d’immenses portions de plage pour nous.  

Nous louons une moto et dénichons des lagons incroyables bordés par quelques huttes de pêcheurs et des poissons qui sèchent au soleil sur de grandes bâches. Ces mêmes poissons seront ensuite vendus dans de grands sacs sur les marchés, peut-être exportés.

Nous faisons un crochet par Lovers Island, « l’île des amoureux », mais les stands sont partout, les déchets aussi, les bateaux qui proposent des tours en banane et les familles nombreuses avec enfants en bas âge ne laissent que bien peu de quiétude aux amoureux ! On retourne alors se faire des passes de bracelet éponge dans les vagues. Quand on n’a pas de ballon, on fait avec les moyens du bord 😉 Vous l’avez probablement vu sur les photos, c’est ce que j’utilise pour protéger ma cicatrice du soleil… Quel style !

À Ngwe Saung, pas d’électricité durant la journée. C’est indiqué dans les guides de voyage et sur les sites d’hébergement. C’est comme ça, le village n’est pas raccordé au réseau et fonctionne au solaire ou grâce à des générateurs. Dans notre petit bungalow, nous n’avions donc pas toujours de lumière et l’eau de la douche était froide. Le petit déjeuner, lui, était chaud. À l’asiatique : nouilles, riz, vermicelles, omelettes, œufs au plat. Et bien, il y a encore des backpackers européens qui ont le culot de se plaindre et de critiquer la culture locale devant nos hôtes.

On a eu droit à la Portugaise outrée de ne pas pouvoir ranger sa pastèque et son fromage dans le RÉFRIGÉRATEUR. « Non mais allô quoi, t’as une guesthouse et pas de frigo ?! » La même qui a changé de chambre car il faisait trop chaud et que le ventilateur ne fonctionnait pas la journée.

Les Allemandes qui ont fait une leçon de gastronomie à la dame qui a eu le malheur de leur servir le petit-déj’. Les mêmes Allemandes qui le soir précédent avait renvoyé leur salade d’avocats car ils n’étaient « pas assez mûrs ».

On vous épargne les plaintes concernant les grenouilles dans la salle de bain, les fourmis, les moustiques et les transports trop lents.

On pensait être chiants par exemple quand Booking spécifie un lit double et on se retrouve avec deux lits simples, on demande s’il n’y aurait pas un double libre à côté ou si on peut les rapprocher, mais on doit être des touristes modèles…

On est en Birmanie, dans l’un des établissements les moins chers de la ville, les voisins vont chercher l’eau au puit, cultivent la terre à la main, se lavent à l’aide d’un seau à l’extérieur ou dans des rivières polluées, seules les bougies illuminent certaines maisons, les pots en terre cuite servent de frigo… Un peu d’humilité s’il vous plaît.

Le voyage devrait être une découverte, un moyen pour l’esprit de s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres pratiques, une source de réflexion, l’opportunité de mettre en perspective nos valeurs occidentales, des rencontres, etc. mais en aucun cas un jugement impartial. Sinon, quelle est l’utilité de parcourir des milliers de kilomètres en avion si ce n’est pour polluer un peu plus notre planète ?

« Food for thought. »

[3 mois en Asie du Sud-Est] Yangon, Myanmar

28 au 30 mars 2019

6 heures du matin : nous voilà arrivés à une station de bus en périphérie de Yangon. Nous sommes accueillis comme des stars par les chauffeurs de taxis, malgré nos têtes endormies et notre peau collante. Le « centre » (et notre hôtel) est à 45 minutes. Nous nous mettons d’accord avec un chauffeur et un voyageur local, et attaquons d’interminables bouchons. Après une dizaine de minutes, le chauffeur passe faire le plein de gaz… Ah, c’est donc ça la grosse bouteille dans le coffre de la voiture ! Tout le monde descend pendant l’opération, sait-on jamais. Tout le monde remonte ensuite, enfin presque, le chauffeur est remplacé par son “frère”. On perd un pas trop bavard qui parle anglais pour un grand chanteur-prieur, zéro anglais. Ça nous donne presque envie de prier aussi lorsque, passant devant les innombrables temples, il lâche le volant, joint ses mains et se prosterne…

Après une belle heure de chants religieux, nous arrivons dans notre luxueux hôtel. La façade mesure approximativement 1 mètre 80 de large… Cette fois, pas possible de check-in avant 14h. Nous nous mettons donc en quête d’un petit déjeuner. Trafic, odeurs, bruits, pas de doute, on est bien en ville ! Il est facile de se repérer dans le quartier colonial car comme à Mandalay, les rues sont numérotées et toutes parallèles/perpendiculaires. En se rapprochant du lit de la rivière Yangon, on passe près d’imposants bâtiments anciennement utilisés par les administrations puis transformé en hôtels luxueux dont le Strand où la nuit débute au tarif attractif de 488$.

Au détour d’un stand de criquets grillés, nous rencontrons Htoo Htoo (prononcez « Toutou »), qui passe lui aussi par là. Son excellent anglais nous intrigue et nous discutons quelques minutes, assez pour apprendre qu’il est guide. Il nous donne quelques conseils pour la suite de notre balade.

Quelques heures plus tard et 30 kilomètres dans les pieds, après avoir parcouru le quartier chinois, puis celui des ambassades, flâné dans un parc puis visité (de l’extérieur) la pagode Shwedagon (shwe=or, Dagon=deuxième nom de la ville après Okabada et avant Rangoun puis Yangon) nous rentrons à l’hôtel, en le ratant, fichue grande façade ! Le temps de faire rentrer nos sacs dans notre chambre-placard, de déguster une bière, et nous voilà sortis en quête du dîner. Le gras, les cacahuètes et l’huile de palme auront eu raison de nous… ce soir, ce sera Italien !

Le lendemain de bon matin, on suit Htoo Htoo pour une journée guidée à Dala, de l’autre coté de la rivière. Nous prenons le ferry après avoir récupéré dans notre équipe Maureen et Nigel, deux retraités britanniques. On se déplacera ensuite en tuktuk. Au programme :
• Visite du marché de Dala, en évitant soigneusement de tremper ses tong dans le jus de poisson, en ne bavant pas trop sur les divers morceaux de viande. Plus sérieusement, des découvertes sur les fruits et légumes (encore de nouvelles variétés d’aubergines, on comprend enfin pourquoi les américains les appellent eggplants), ainsi que leur utilisation.
• Un petit déjeuner local à peu végé : un bouillon de poulet, des pops de soja, du tofu, des nouilles plus ou moins épicées, des gâteaux délicieux au riz et à la noix de coco.
• Un grand pont pour admirer le paysage et également changer de chauffeur, car la femme du premier est en train d’accoucher !
• Visite du temple aux serpents. Au milieu d’un petit lac/étang, se dresse un temple construit au début des années 2000. Après quelques jours, des boas ont décidé de s’y installer. Ils sont maintenant une soixantaine, à se prélasser à l’intérieur. Manifestement nourris au lait, il n’aiment pas le sang humain. Nous sommes ressortis vivants. C’était drôle car Maureen et Nigel n’avaient pas réalisé, avant d’entrer dans le temple, que les serpents allaient être réels.
• Visite du temple aux milles bouddhas, où 1066 statues de bouddhas et 144 statues de moines cohabitent. Htoo Htoo nous explique les principes du bouddhisme, ainsi que l’utilité de ces statues. Chaque statue possède une plaque qui identifie son donateur. Ainsi lorsqu’une personne prie devant cette statue, la coutume veut qu’elle prie également pour le donateur et lui assure ainsi un bon karma.
• Nous passons brièvement devant la deuxième plus haute pagode du Myanmar et en apprenons un peu plus sur l’histoire des pagodes locales. En gros, tout à commencé avec huits cheveux.
• Visite d’un atelier de poterie, et pratique pour Charlène qui a réalisé un petit bol à peu près rond !
• Sur le chemin du retour, on découvre une organisation spécialisée dans l’upcycling de produits en plastique. Ils les transforment en divers objets (sacs, tapis, bijoux…).

Nous déjeunons ensuite dans la maison familiale de Htoo Htoo. Il nous présente sa mère et ses deux frères.

Alors que la journée touche à sa fin, nous donnons tous un petit cours d’anglais à quelques enfants du village, qui sont les élèves réguliers de Htoo Htoo. On rigole bien car les enfants comprennent mieux notre vocabulaire et notre accent que celui de Maureen et Nigel.

Sur le chemin du retour, il est l’heure pour les locaux de se fournir en eau, principalement sur leur dos, à vélo, parfois à scooter. Ça fait réfléchir, alors qu’on est dans capitale du pays. L’eau n’est pas courante partout et l’électricité instable. Nous ne nous laissons pas abattre par tant de misère et allons donc boire des pina-coladas au sommet d’une des plus hautes tours de la ville…

Nous quitterons Yangon sans regret le lendemain, direction la plage !