[Série Parcs Nationaux Américains] #4 Bryce Canyon National Park (+ Red Canyon)

Pour nous rendre à Bryce Canyon, nous empruntons d’Ouest en Est la route panoramique appelée Utah’s Scenic Byway 12, presque 200km de paysages incroyables, à portée de pneus ordinaires !

Nous faisons étape à Red Canyon pour un pique-nique en plein soleil (les arbres n’ayant pas survécu aux récents glissements de terrain) et une jolie balade. Il y a peu de monde sur les sentiers. Nous prenons le temps de lire les explications sur la faune et la flore dans le guide qui nous a été remis par les gardes forestiers. Intéressante entrée en matière car les paysages sont bien différents de ceux de notre dernier parc, Grand Teton ! L’odeur puissante des épicéas laisse place à la douce essence vanillée de l’écorce des pins Ponderosa…

Nous arrivons à Bryce Canyon en fin d’après-midi. Présentation :

Lieu
Utah, Etats-Unis

Superficie
145 km2  

Secteur(s) visité(s)
De l’entrée du parc jusqu’à Farview Point, la route étant ensuite coupée à cause d’un feu.

Cliquez ici pour obtenir la carte du parc.

Combien de temps et quand ?
Quatre jours mi-septembre

Pourquoi ?
Lorsque nous étions revenus sur le continent américain en mars 2018, après mon opération, nous avions effleuré les splendides paysages de l’Utah avec la visite du parc national de Zion et du Grand Lac Salé à Salt Lake City. Il était temps d’explorer plus en profondeur les joyaux de cet Etat et de retrouver un peu de chaleur.

Météo
Beau et chaud

Activités
Randonnées
– Navajo / Peekaboo Combination Loop (7,8km) : Observer les hoodoos (les colonnes rocheuses) depuis le haut, c’est bien, mais descendre dans le canyon et se perdre entre eux, c’est mieux !
– Fairyland Loop et Tower Bridge (13km) : plus long donc moins de monde. De toute beauté !

Astronomie
Nous avons de nouveau étudié l’agenda des événements du parc et avons participé à une conférence sur les femmes en astronomie. Dommage, c’était plutôt décevant… On a l’habitude des américains doués à l’oral mais pour le coup, nous avons eu droit à un enchaînement de diapositives remplies de texte sans grand intérêt. On apprécie tout de même l’initiative et surtout de regarder les planètes et les étoiles au télescope !

Photographie
Charles aura tout testé ! Les couchers de soleil, les photos de nuit et celles au petit matin. Lorsque la lumière illumine petit à petit les hoodoos, que la foule fait silence, la magie opère et on s’attendrait presque à voir ces géants pétrifiés se réveiller…

Ce que l’on a moins aimé 
Les cars de français en voyages organisés dans les parcs de l’Ouest Américain. Ce n’est pas une légende, nous sommes une nation de râleurs !

Ce que l’on a préféré 
– Le camping sauvage juste à l’entrée du parc. Aux Etats-Unis, il est possible de camper légalement dans les forêts nationales. À nous la forêt Dixie !
– Déambuler torse-nu (enfin presque) entre les colonnes et tenter de trouver des objets ou des êtres sculptés (cherchez le chat dans les photos 😉 )
– Les dindons sauvages les plus gros que nous ayons jamais vu
– L’odeur de l’écorce des pins Ponderosa

Le coin des anecdotes 
– Le parc tire son nom du colon mormon Ebenezer Bryce qui s’était installé dans la région en 1875. Il aurait déclaré que le canyon était un « Fichu endroit pour perdre une vache ! » On confirme…

– Les Amérindiens païutes, qui occupèrent la région à partir du XIIème siècle, racontaient qu’un peuple légendaire appelés To-when-an-ung-wa habitait les lieux. Ayant commis de mauvaises actions, ils sont punis par l’esprit Coyote qui les transforment tous en rochers. D’où les hoodoos ou cheminées de fée !

Sinon, pour ceux qui se demandent, car nous ne l’avons pas évoqué, c’est l’érosion d’un plateau qui est à l’origine des hoodoos. Plus de détails ici.

La question de fin d’article…
Aujourd’hui, parlons cuisine. Quel type de pâtes avons-nous le plus consommé ? Pourquoi ?
a. Penne
b. Coquillettes
c. Spaghettis

Les photos :

Et pour finir, la réponse à la question du dernier article. Les pikas sont les cousins des lapins ! Ils sont parfois surnommés lièvres siffleurs ou lièvres criards d’Amérique à cause des cris aiguës et puissants qu’ils émettent pour communiquer. Le nom scientifique des pikas que l’on a photographiés est : ochotona princeps. 

[Série Parcs Nationaux Américains] #2 Yellowstone National Park

Lieu
Montana, Wyoming et Idaho – Etats-Unis

Superficie
8 983 km2 (plus grand que la Corse !)

Secteur(s) visité(s)
Tous !

Cliquez ici pour obtenir la carte du parc.

Quand et combien de temps ?
Neuf jours début septembre

Pourquoi ?
Pour visiter le parc le plus célèbre de la planète, ses geysers et ses bassins colorés.

Météo
Beau et chaud

Activités
Sciences de la Vie et de la Terre :
Yellowstone est l’un des sites privilégiés pour l’étude et la compréhension de l’histoire de l’évolution de la Terre.  Le parc compte plus de 10 000 caractéristiques thermales, soit plus de la moitié des phénomènes géothermiques du monde : des milliers de sources chaudes, de mares de boue bouillonnantes, de fumerolles et environ 300 geysers soient les 2/3 des geysers de la planète.

L’impression d’être sur une autre planète était bien réelle, surtout sur les sites de Mammoth Hot Springs (édifice minéral calcaire), Grand Prismatic Spring (plus grande source chaude américaine connue), Norris Geyser Basin (l’une des zones les plus chaudes et acides du parc)  et Old Faithful (geyser qui produit l’un des plus hauts jets d’eau chaude et de vapeur au monde, et ce, toutes les 90 minutes environ)… En même temps, nous nous trouvions dans la plus grande caldeira de la planète (45 x 75 km). Quésaco ? Une caldeira, « chaudron » en portugais, est une vaste dépression circulaire ou elliptique,  souvent à fond plat, située au cœur de certains grands édifices volcaniques et résultant d’une éruption qui vide la chambre magmatique sous-jacente. Pas de stress, à l’heure actuelle, il nous est impossible de savoir quand aura lieu la prochaine explosion ! Surprise  surprise…

Le parc est également connu pour sa faune qui comprend ours noirs, grizzlis, loups, bisons, wapitis, coyotes, antilopes d’Amérique (l’animal le plus rapide du continent américain) et parce qu’il représente l’un des derniers grands écosystèmes intacts de la zone tempérée de l’hémisphère Nord. 

Les bisons du parc sont les seuls animaux sauvages en liberté issus des troupeaux qui peuplaient les Grandes Plaines durant la Préhistoire. Pas de croisement avec des bovins, ce sont des vrais de vrais. On les trouve principalement dans les vallées de Lamar et d’Hayden.  Une musculature tout en sèche à en faire baver de jalousie les culturistes et autres aficionados des salles de sport, un épais manteau, de beaux yeux, un museau humide, du charisme et un caractère imprévisible… Alors que nous photographions un troupeau à bonne distance, deux bisons mâles ont commencé à se battre. Tête contre tête, ils se sont approchés de nous à une vitesse phénoménale, l’un poussant l’autre, les yeux injectés de sang. Nous avons couru jusqu’au parking et avons sauté à bord de Cheezy. La porte de Charles a claqué alors que les bisons la frôlaient. Il était encore tôt mais après ce shot d’adrénaline, nous étions bien réveillés, vivants et heureux de ne pas avoir à réparer la carrosserie !

Les loups du parc, moins chanceux que les bisons, ont été éradiqués dans les années 1920. Conséquence, une (trop) rapide expansion des populations de grands ongulés (wapitis, bisons, cerfs, etc.) impactant négativement l’écosystème. Bonne nouvelle, depuis la réintroduction des loups en 1995, l’érosion des berges a diminué (les ongulés qui craignent maintenant de se faire croquer évitent de grignoter dans les vallées), la biodiversité a augmenté de manière considérable (la végétation s’est étoffée et sert de nourriture ou d’habitat à des espèces qui avaient désertées le parc), la propagation de maladies a diminué (les animaux malades sont mangés)… Mauvaise nouvelle, les éleveurs manifestent leur mécontentement et n’hésitent pas à tuer les loups s’aventurant hors du parc… On sait tout ça grâce à un documentaire visionné dans l’un des centres d’information Smiley Geek avec Lunettes - U+1F913

A l’heure où nous publions cet article, les animaux migrateurs ont quitté le parc pour passer l’hiver sur des terres plus hospitalières. Nous avons assisté à une conférence super intéressante sur les migrations et avons découvert le site Wyoming Migration Initiative qui répertorie depuis plusieurs années les voyages de plusieurs animaux dotés de balises GPS. Jetez-y un œil ! Les cerfs  (mule deers)  en particulier parcourent des distances impressionnantes bien que nous ne leur facilitions pas la tâche avec nos routes, barrières et l’urbanisation grandissante.  

Histoire :
– Visite guidée de Fort Yellowstone, un fort de l’armée en usage jusqu’en 1918 et qui sert aujourd’hui de centre administratif pour le parc.
En 1872, lorsque le parc national fut établi, l’armée vint en aide au Ministère de l’Intérieur qui ne disposait pas des ressources financières et humaines nécessaires pour gérer et protéger Yellowstone. L’armée a ainsi façonné les services actuels offerts par le National Park Service : mise en place de patrouilles, protection et gestion de la faune et des caractéristiques naturelles (geysers, etc.), programmes éducatifs, application de la loi et prosécutions en cas d’activités illégales, construction de routes, gestion des feux de forêt et bien plus encore. Et devinez d’où viennent les uniformes des Park Rangers ? De l’armée ! L’emblématique chapeau est presque identique à celui porté par la cavalerie au cours des dernières années de la gestion militaire de Yellowstone.

 – Visite guidée du Old Faithful Inn, un lodge de style rustique ouvert en 1904 et adjacent au plus célèbre des geysers. C’est une véritable icône de l’architecture des parcs nationaux. Depuis le lobby, on voit du bois partout, une immense cheminée en pierre, une horloge massive faite main en cuivre ; on entend la douce mélodie d’une pianiste sur un balcon ; on rêve de pouvoir accéder à la cabane située juste en-dessous du toit, à plus de 25 mètres de hauteur ; le mobilier semble d’époque et l’ambiance du siècle dernier flotte dans l’air. Allez, il est temps pour nous de retrouver notre Cheezy 5 étoiles pour une bonne nuit de sommeil ! 🙂 

Randonnées : 
– Avalanche Peak (6,6 km) : après une rencontre avec une biche et son faon dans la forêt, la végétation disparaît peu à peu, les pierres roulent sous nos pieds alors que nous prenons de l’altitude, nos poumons travaillent dur, on garde l’équilibre sur la crête, les yeux grands ouverts face à l’immensité pour enfin défendre notre pique-nique face à un chipmunk sans gêne !

– Observation Peak (15,4 km ou plus pour les doux rêveurs qui loupent les panneaux…) : une rando moins éreintante pour atteindre un  autre sommet et profiter d’une vue à 360°. Les points forts : les bisons dans la prairie et les lacs.

– Belvédère du Grand Prismatic et Fairy Falls (5,5 km) : la vue à couper le souffle du bassin le plus connu du monde, le Grand Prismatic ! Après ce bain de foule, nous avons continué notre balade à travers une jeune forêt de pins pour déboucher sur une jolie cascade de 60 mètres de hauteur.

– Natural Bridge (4 km) : une falaise de 18 mètres de haut dans laquelle un ruisseau a creusé son passage, cela donne un pont naturel !

– Pelican Valley and Pelican Creek : l’une des zones préférées des grizzlis… Nous nous contentons de suivre les pas de l’un d’entre eux sur la plage et sommes secrètement soulagés de ne pas le rattraper 😉

Ce que l’on a préféré
Prendre le temps de découvrir le parc en fin de saison.
Monter en haut d’une montagne le week-end pour éviter la foule !
Se rendre compte qu’il y avait cent fois plus de choses à faire que ce à quoi l’on s’attendait.
La variété des lieux.
Les bisons !

Ce que l’on a moins aimé
Ne pas pouvoir se baigner dans la rivière car les wapitis l’avaient prise d’assaut !
Devoir réprimander quelques personnes passant au-delà des zones délimitées pour grappiller quelques « j’aime » sur les réseaux sociaux en laissant sans vergogne leurs traces pour de nombreuses années.
Ramasser des déchets dans un lieu si magique.
Les kilomètres à faire pour sortir du parc chaque soir et dormir en toute légalité…
Le tout-voiture (pas de navette, on n’imagine pas les bouchons l’été…). 

Le coin des anecdotes
Lorsque nous évoquions l’endroit où nous allions passer l’hiver l’année dernière (Blachford Lake Lodge à Yellowknife dans Territoires du Nord Ouest, Canada), nous ne pouvions nous empêcher de dire Yellowstone au lieu de Yellowknife. Aujourd’hui, c’est l’inverse, lorsque nous parlons de Yellowstone, nous disons Yellowknife… C’est à ne plus rien y comprendre !

Vous avez vu le film « 2012 » ? Non ?! C’est pas bien grave 😉 Le pitch c’est que la fin du monde se produit comme prédit par les Mayas… Mais nous, ce que nous trouvons le plus fou là dedans, ce n’est pas que le super volcan de Yellowstone explose (non, non) c’est que le gars foufou conspirationniste qui anime sa radio pirate depuis un camping-car puisse dormir où il veut sans se faire virer par les rangers..! :’D Si vous voulez voir Hollywood faire exploser Yellowstone, cliquez-ici !

Dans l’article précédent, nous vous parlions de la ligne continentale de partage des eaux. Figurez-vous que nous la suivons toujours et que l’eau de deux rivières qui prennent leur source dans le parc ne s’écoulera pas dans le même océan. Snake River finira sa course dans le Pacifique alors que Yellowstone River fera son bonhomme de chemin jusqu’à l’Atlantique…

Les questions de fin d’article ! Comme il n’y a pas de questions bêtes, il n’y a pas de réponses bêtes. Attention, toute recherche avant de taper votre réponse dans les commentaires est proscrite et nous vous dévoilerons les réponses dans le prochain article.

1. D’où vient le mot « buffalo » qui signifie « buffle » mais que la majorité des américains utilisent pour dire « bison » ?
2. Yellowstone est-il le plus grand parc national américain ?

Et enfin, les photos !

Les réponses aux questions du dernier article ! Merci à celles et ceux qui ont joué le jeu. Pour les fainéants, n’oubliez pas que l’on prépare les cadeaux de Noël 😉

1. Connaissez-vous 4 différences physiques entre un ours noir et un ours brun (grizzli) ?
Contrairement aux idées reçues, la couleur de l’ours à elle seule n’est pas un bon indicateur de l’espèce, les deux espèces pouvant avoir un pelage de différents tons allant du blond au noir. Pareil pour ce qui est de la taille et du poids ! Le grizzli est ordinairement plus gros que l’ours noir, mais les grizzlis femelles et les ours noirs mâles peuvent avoir le même poids.
Mais alors, on regarde quoi !?
Premièrement si l’ours à une bosse au-dessus des épaules, c’est un grizzli !
Ensuite, observez les oreilles. Le grizzli a des oreilles rondes alors que celles de l’ours noir sont plus longues et plus pointues. 
La forme de la tête est également un très bon indicateur. Une  tête large, ronde  et concave pour le grizzli contre une tête plus petite avec, dans son prolongement, un long museau pour l’ours noir. 
Si avec tout ça, vous n’êtes pas sûr(e)s de quel spécimen vous avez en face de vous (et que vous ne vous êtes pas sauvé(e)s), jetez un coup d’œil à ses griffes. Des griffes longues (de 5 à 10 cm) et incurvées de couleur variable pour le grizzli contre des griffes courtes (de 3 à 4 cm) et noires pour l’ours noir.
Okay, mais à quoi ça sert de les différencier au juste ?
En cas d’attaque (fait rarissime), faites le mort si c’est un grizzli mais surtout pas si c’est un ours noir ! 

2. Savez-vous à quoi correspond la voie lactée ? D’où viennent sa couleur et sa forme ?
La Voie lactée est la galaxie dans laquelle se trouve le système solaire et donc, la Terre. Cette galaxie a la forme d’un disque. Lorsque nous observons la Voie Lactée depuis la Terre, nous ne voyons qu’une bande blanchâtre. Blanchâtre en raison de l’accumulation d’une multitude d’étoiles que l’on ne peut distinguer à l’œil nu. Bande car nous sommes situés à l’intérieur du disque et nous regardons donc la limite de notre propre galaxie.