[3 mois en Asie du Sud-Est] Chiang Mai et le Parc National de Doi Khun Tan, Thaïlande

1 au 6 mars 2019

On entend surtout parler de Chiang Mai pour les cours de cuisine, le shopping et les parcs/sanctuaires d’éléphants.

Le cours de cuisine, c’est fait ! On a carrément eu droit à un cours particulier 🙂 Le shopping, on oublie pour l’instant si on veut garder des sacs « légers ». Les éléphants, on en parlera probablement dans un prochain article mais on n’a pas été tentés.

Le centre ville est entouré d’anciennes fortifications et de canaux qui le rendent plutôt zen. Les temples sont partout. Les marchés de fruits, légumes, viande, poisson, vêtements, tissus, bibelots, artisanat grouillent. Les musiciens de bars et de rues sont nombreux. Et enfin, les températures sont agréables le soir venu.

C’est bondé de touristes et d’expatriés. On a même revu Arlene, rencontrée dans la Vallée de la Mort, puis chez elle en Alaska ! Il fait probablement bon vivre à Chiang Mai avec les bus, trains et vols pour de multiples destinations en Asie. Peut-être qu’on repassera par là avant de rentrer en France… Pour le temple de Doi Suthep que Charles n’a pas encore visité, le jardin botanique, les massages des anciennes prisonnières en réinsertion professionnelle et quelques souvenirs.

À 1h en train au Sud-Est de Chiang Mai se trouve le parc national de Doi Khun Tan bien méconnu des locaux et des touristes. L’une des premières choses que l’on nous ait demandée : « Do you speak Thai? ». Hum, non si ce n’est « bonjour, merci et c’est délicieux ». L’anglais approximatif et la brochure copiée collée sur celles des parcs américains (exactement le même design!) ont amplement suffit et nous avions notre petit bungalow pour la nuit.

Doi signifie montagne. On l’avait deviné en grimpant le chemin escarpé menant de la gare à l’entrée du parc. Arrivés au bungalow, on l’avait bien compris… On pose les sacs et on enchaîne les mètres de dénivelé jusqu’à un point de vue (1373m). Nous croisons trois randonneurs thaïlandais qui descendent et c’est tout. La jungle est à nous et aux milliers de papillons !

Nous traversons différents types de forêts : forêt tempérée décidue, forêt humide tropicale, forêt sèche, forêt de pins… en gros, des arbres comme chez nous (pins, feuillus) et des arbres pas comme chez nous (bananiers, arbres à lianes et feuilles immenses, bambous). Il est difficile d’être précis car les panneaux sont drôlement traduits tels que « […] la forêt constituée de différentes espèces de bambous telles que : des bambous, des bambous, des bambous, des bambous, du bois, des bambous. » Mélanie, si tu nous lis, le gouvernement thaïlandais a grand besoin de tes compétences !

Nous franchissons plusieurs fois la frontière entre les provinces de Lampang et Lamphun, passons à côté de la belle maison d’Emil Eisenhofer, un ingénieur allemand qui travaillait sur le tunnel ferroviaire de Khun Tan en 1907, le plus long (1362,10 mètres) des 7 tunnels ferroviaires de la Thaïlande et traversons d’anciens campements militaires de l’armée thaïlandaise, de missionnaires, d’employés de la British Bombay Company lors du commerce de tek. Le lendemain, on met le réveil et se motive pour une rando jusqu’à une cascade et on termine par un délicieux Pad See Ew à la petite gare de Khun Tan alors que le vent souffle fort et que les tamarins tentent de nous assommer.

Bilan : 24km de marche le premier jour et 25 le deuxième… On s’est payé le luxe d’un après-midi piscine (eau trop froide pour le Prince Charles…) le jour suivant !

[3 mois en Asie du Sud-Est] Kanchanaburi et le Parc National d’Erawan, Thaïlande

23 au 26 février 2019

Encore une destination que Charles et moi n’avions pas visitée lors de nos précédents passages en Thaïlande.

Nous arrivons à la gare routière de Kanchanaburi en début d’après-midi. Les prix des tuk-tuk nous agacent et comme vous le savez, nous aimons marcher… Après un bon repas accompagné de fruits frais, c’est parti pour 2km par 40°C !

Nous sommes récompensés par une chambre flottante sur la fameuse rivière Kwaï, chose que le prix ne nous laissait imaginer. La décoration est sommaire : un matelas par terre, un tabouret encore enroulé de cellophane et deux ventilateurs mais ça nous suffit amplement pour deux nuits.

Nous partons à la découverte du musée du Chemin de Fer Siam-Burma qui, d’après le guide Lonely Planet, serait l’un des mieux organisés et donc des plus instructifs de la ville.

Nous découvrons un pan de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale méconnu en France. La guerre dans le Pacifique, on en a bien sûr déjà entendu parler avec l’attaque de Pearl Harbor en 1941 par les Japonais et l’entrée en guerre des États-Unis. Le film hollywoodien avec le beau Josh Hartnett a pas mal aidé #AmourPréAdo 😉 Les japonnais avaient envahi une bonne partie de l’Asie du Sud-Ouest dans le but de créer, sous le nom de « sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale », un bloc auto-suffisant de pays asiatiques dirigés par le Japon et ne dépendant pas des pays occidentaux.

L’Empire du Japon disposait de peu d’hommes pour construire la ligne de chemin de fer entre Bangkok et Rangoun (une alternative à la voie maritime vulnérable aux attaques des sous-marins alliés) mais de milliers de prisonniers de guerre qu’il fit dépêcher. Les conditions étaient terribles : l’horreur du travail forcée accentuée par des conditions climatiques extrêmes (chaleur, humidité, saison des pluies), les maladies (choléra, malaria, dysenterie, ulcères tropicaux), la faim et la cruauté des gardes.

Les parties les plus connues de la ligne sont :

– le pont sur la Rivière Kwaï à Kanchanaburi, célèbre grâce au roman de Pierre Boulle et au film qu’il a inspiré. Il a été bombardé par la Royal Air Force puis reconstruit.

– le Hellfire Pass (Col du feu de l’enfer)

– les Three Pagodas (3 pagodes) à la frontière birmane où un monument commémore les prisonniers de guerres autraliens.

Bilan : 145 kilomètres de voie, 1 an et demi de construction, environ 106 000 morts dont 16 000 prisonniers de guerres pour la plupart anglais, hollandais et autraliens et 90 000 civils asiatiques majoritairement Malais, Tamils et Birmans. Il est possible de connaître la nationalité ainsi que le nombre de prisonniers de guerre décédés car les japonais ont scrupuleusement respecté une partie de l’article 76 de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre : « Les belligérants veilleront à ce que les prisonniers de guerre décédés en captivité soient enterrés honorablement et à ce que les tombes portent toutes indications utiles, soient respectées et convenablement entretenues. » Les alliés prisonniers pouvaient enterrer leurs camarades dignement ce qui leur permettaient parfois de cacher des notes ou objets dans les tombes. Impossible d’obtenir des informations précises sur les civils asiatiques malheureusement. Pas de français dans le lot car la France de Vichy avait accordé dès 1940 aux Japonnais un droit de stationnement et de passage en Indochine.

Nous finissons notre leçon d’histoire par l’un des cimetières extrêmement bien entretenu et fleuri, puis le lendemain par la traversée du pont.

Assez d’émotions, nous passons un après-midi à patauger dans la piscine d’un hôtel et finissons par une délicieuse soupe Tom Kha, un riz à l’ananas et un smoothie menthe fraîche citron.

Nous quittons notre chambre sur l’eau tôt le matin pour prendre le bus public qui nous emmènera au Parc National d’Erawan. On avait peur que ce soit trop touristique vu le nombre d’agence en ville qui en faisaient la pub avec guide/taxi/minvan et tout le tralala. Le bus peine, il y a enfin du relief. À peine arrivés, nous nous empressons d’aller louer un bungalow. C’est spacieux ! Allons vite voir si ces cascades valent celles du Hérisson…

WAHOU. WOW. C’est superbe !

Nous montons jusqu’au 7ème niveau pour nous baigner et de redescendre tranquillement en piquant une tête dans les plus beaux bassins. L’eau limpide rafraîchit bien et les poissons nous chatouillent les pieds (comprendre : mangent les peaux mortes…). A 17h, le garde nous fait comprendre que les réjouissances sont terminées. Pas grave, nous avons déjà prévu d’y retourner le matin suivant.

Le tonnerre gronde tout le soir, le ciel s’illumine et la pluie tombe fort. On a eu du nez de ne pas louer une tente…

Après un petit déjeuner de champions à base de fruits exotiques, nous bravons un nid de guêpes grouillant et grimpons à allure Kilian Jornet et Emelie Forsberg jusqu’à la cascade numéro 5. Nous la partageons seulement avec les poissons, un gros lézard et les bruits de la jungle. Le rêve !

Alors que les premiers touristes arrivent de Kanchanaburi, il est temps pour nous d’aller attraper notre bus vers de nouvelles aventures.