[3 mois en Asie du Sud-Est] Le nord du Vietnam : Cat Ba et la baie d’Halong

12 au 14 mai 2019

Nous arrivons au petit matin sur l’île de Cat Ba et allons directement nous renseigner sur les croisières à la journée. Nous réservons pour le lendemain.

Il est trop tôt pour prendre possession de la chambre. Nous abandonnons nos sacs à la réception, louons un scooter et montons jusqu’à Cannon Fort. Construit sur une colline haute de 177 mètres, le fort surplombe la superbe baie de Lan Ha. Quelle vue ! Il s’agit d’un vestige de la période coloniale française, construit en 1942 pour servir de point d’observation et de défense militaire. Ce fort est resté en activité jusque dans les années 1970 (Wikipédia).

Nous redescendons en ville pour manger un petit bout.

Notre chambre est sale et moisie, il n’y a pas de draps et la douche ne fonctionne pas. Nous demandons gentiment (diplomatie de Charles) à changer et la réceptionniste nous conduit dans l’hôtel voisin. On ne peut pas dire que l’on ait été surclassés mais nous pouvons enfin nous laver (avec les pieds dans l’eau stagnante à cause des cheveux des précédents occupants). La porte des toilettes ne ferme pas mais après des mois de voyage, on a abandonné toute notion de pudeur.

Vu qu’on n’est pas rancunier (surtout Charles), nous confions nos vêtements à la réception pour la lessive la plus chère du voyage.

Nous nous remettons en selle pour profiter du beau temps. Nous sommes chanceux car le ciel est souvent couvert à cette époque. Nous traversons le parc national pour rejoindre l’autre côté de l’île. Il est possible de se promener sur des sentiers aménagés mais nous avons d’autres plans. Entre autres, la visite d’Hospital Cave, une grotte qui a servi d’hôpital pour les combattants Viet Minh et de refuge pour les habitants lors de la guerre du Vietnam. À ne pas manquer !

Nous découvrons des endroits paisibles au hasard, comme ce pont en bois qui mène jusqu’à un petit temple. Il y a très peu de monde « sur terre », l’attraction principale étant la mer. Tant mieux !

Nous nous engageons dans de minuscules routes et finissons dans des vergers, des champs et presque chez les gens. Les chiens nous font déguerpir en vitesse !

La journée se termine où elle a commencé, à Cannon Fort, pour un coucher de soleil accompagné d’une bière presque fraîche.

Le lendemain, c’est le grand jour ! Nous embarquons sur un bateau (mais pas une jonque traditionnelle) pour visiter la Baie de Lan Ha (Sud de la Baie d’Halong) puis l’incontournable Baie d’Halong. Cela fait quelques temps qu’on nous la vend cette Baie d’Halong : souvenez-vous de Hpa An au Myanmar puis Ninh Binh au Vietnam.

La Baie de Lan Ha est, selon les dires, plus authentique : moins touristique, plus propre, plus abordable, moins peuplée. Elle compte plus de 400 îles et îlots de toutes formes, de criques et autres grottes… et combien de trésors cachés par les pirates ? La population vie principalement de pêche, d’aquaculture marine, de l’ostréiculture, de perliculture, du commerce et du tourisme.

La Baie d’Halong avec ses 1600 îles et îlots attire 3 millions de visiteurs par an. Talk about mass tourism!

Les paysages sont d’une majesté naturelle, un chef d’oeuvre d’érosion ! Ils ont été formé par la régression et la progression répétées de la mer sur le karst calcaire à travers les périodes géologiques, ou bien le travail d’un dragon. Halong signifie « descente du dragon » : l’endroit où le dragon descend du ciel dans la mer. La légende raconte que les îles et îlots seraient des perles crachées par le dragon protégeant le Vietnam des envahisseurs. Une autre prétend qu’un dragon plongea dans le Golfe du Tonkin après avoir combattu des esprits. Les remous créés par sa queue dessinèrent monts, vallées et crevasses. L’eau se répandit alors partout, ne laissant émergés que quelques terres, des pics rocheux infertiles témoins de sa colère.

Sur le pont supérieur, le soleil est supportable grâce à la douce brise.

La vie suit son cours pour les habitants des villages flottants. Nous visitons une « ferme à poissons » en espérant que les conséquences soient moins désastreuses qu’au Canada avec les saumons.

Nous allons nous baigner dans des coins déserts. Certains rejoignent la plage. Une québécoise se fait méchamment piquer la fesse par une méduse. Nous lui prêtons un crème apaisante contre les piqûre de moustiques…

Le déjeuner est copieux. À la table des végés, nous faisons plus ample connaissance avec un brésilien globe-trotteur et apprenons que la neige est incroyable au Japon. Il en profite pour flirter avec ma voisine, une très jolie française qui travaille dans pour une boutique de bagages. Il y a aussi sur le bateau un couple qui habite Publier, il s’agit même d’un ancien collègue… On ne peut plus être tranquille nulle part !

Nous descendons du bateau pour une sortie en kayak topissime ! Nous passons sous des arches pour rejoindre de calmes lacs intérieurs. C’est technique ! Il y a des carambolages à déplorer malgré les conseils des guides et leurs histoires qui font peur du type : si vous vous perdez, vous ne pourrez pas ressortir aujourd’hui car la marée va inonder le tunnel… C’est vrai que le courant nous oblige à ramer fort pour ressortir !

Encore une petite baignade, un délicieux goûter puis il est temps de rentrer avec de nouveaux souvenirs plein la tête.

Départ le lendemain matin pour Hanoi, à seulement 160 kilomètres, notre dernière destination vietnamienne.

[3 mois en Asie du Sud-Est] Bagan, Myanmar

20 au 23 mars 2019

Nous arrivons à Bagan en bateau. Grande classe !

Le départ de Mandalay dans l’air encore frais de la nuit nous donne des frissons. Les couleurs éclatantes du soleil levant emplissent le ciel. Cette journée en bateau est l’occasion de se la couler douce : siestes, lecture, plein de vitamines D sur le pont, collations, et on recommence… Heureusement, la visite d’un village de potiers nous oblige à bouger un peu !

Le moment phare de notre séjour à Bagan reste sans hésiter le survol du parc historique en montgolfière au lever du soleil. Magique ! On remercie le vent de sa coopération, notre pilote québécois pour ses explications et le groupe sympathique avec qui on a levé notre verre de « champagne » à 7h30 du matin !

L’histoire raconte que lorsque les frères Montgolfière quittèrent Versailles pour leur premier vol officiel, le roi leur offrit une bouteille de Champagne de sa propre cave. Après un atterrissage plus que limite dans la campagne française, les paysans, ayant observé d’un mauvais œil l’engin démoniaque crachant des flammes au-dessus de leurs terres, accueillirent les deux compères fourches à la main. La bouteille portant le sceau du roi leur sauva la mise… Il est depuis coutume de terminer un vol en montgolfière par un verre, ou deux !

Ça faisait longtemps que l’on entendait parler des e-bikes de Bagan, on s’attendait à louer des vélos électriques mais il s’agit en fait de scooters électriques ! C’est parfait pour explorer le parc historique sans effort avec tout de même quelques séances dérapage dans les sentiers sablonneux… encore plus drôle la nuit !

Les 3000 temples qui ornent la plaine de Bagan ont été construits entre le 11ème et le 13ème siècle. Le dernier séisme de 2016 a considérablement endommagé les temples : 6,8 sur l’échelle de Richter, ça ne pardonne pas… La restauration prend du temps et est critiquée par les historiens qui jugent les matériaux et les techniques peu appropriés. Le site n’a pas encore été accepté au Patrimoine Mondial de l’Unesco et on comprend en partie pourquoi après avoir visité Sukhothai et Ayatthuya en Thaïlande. À Bagan, les marchands ont envahi les temples et les sentiers pour vendre agressivement tout et n’importe quoi. Des guides auto-proclamés nous collent aux basques en vociférant leurs explications pour un billet ou deux. Lorsqu’on leur explique que l’on a déjà payé 25 000 Kyats chacun pour entrer dans la ville, on a droit aux regards les plus tristes du monde et à l’inlassable discours sur les médias occidentaux qui font chuter le tourisme au Myanmar avec leurs mensonges au sujet du génocide des Rohingas… Malgré tout, Bagan demeure un lieu spectaculaire et nous sommes bien heureux d’avoir eu la chance de le visiter.

Un peu patraques (mais jamais les deux en même temps, ouf), on s’octroye un après-midi sieste. La chaleur est assommante dans cette partie du pays (+ de 40°) et un oubli de casquette ou d’hydratation et c’est l’insolation garantie. Ajoutez à ça les plats locaux bien gras et vous avez deux petits français avec le ventre en vrac (et une chasse d’eau disfonctionnelle, le bonheur…).

Le Mont Popa à une heure de Bagan en taxi partagé vaut également le détour. Il est question de visiter un temple perché au dessus d’un rocher. Le Mont Popa (un volcan endormi) à proprement dire est à côté. Enormément de mendiants font la manche le long de la route au beau milieu de la campagne et des birmans leur jettent des billets depuis leurs véhicules. Étrange, c’est la première fois que l’on voit ça…

Enfin, pour un coucher de soleil du tonnerre sur la rivière, une adresse : Fantasia Garden. On a seulement consommé une boisson mais il est également possible de participer à un cours de yoga sur la plage. Avis aux amateurs.

Namaste. A bientôt au Lac Inle !