[Série Parcs Nationaux Américains] #2 Yellowstone National Park

Lieu
Montana, Wyoming et Idaho – Etats-Unis

Superficie
8 983 km2 (plus grand que la Corse !)

Secteur(s) visité(s)
Tous !

Cliquez ici pour obtenir la carte du parc.

Quand et combien de temps ?
Neuf jours début septembre

Pourquoi ?
Pour visiter le parc le plus célèbre de la planète, ses geysers et ses bassins colorés.

Météo
Beau et chaud

Activités
Sciences de la Vie et de la Terre :
Yellowstone est l’un des sites privilégiés pour l’étude et la compréhension de l’histoire de l’évolution de la Terre.  Le parc compte plus de 10 000 caractéristiques thermales, soit plus de la moitié des phénomènes géothermiques du monde : des milliers de sources chaudes, de mares de boue bouillonnantes, de fumerolles et environ 300 geysers soient les 2/3 des geysers de la planète.

L’impression d’être sur une autre planète était bien réelle, surtout sur les sites de Mammoth Hot Springs (édifice minéral calcaire), Grand Prismatic Spring (plus grande source chaude américaine connue), Norris Geyser Basin (l’une des zones les plus chaudes et acides du parc)  et Old Faithful (geyser qui produit l’un des plus hauts jets d’eau chaude et de vapeur au monde, et ce, toutes les 90 minutes environ)… En même temps, nous nous trouvions dans la plus grande caldeira de la planète (45 x 75 km). Quésaco ? Une caldeira, « chaudron » en portugais, est une vaste dépression circulaire ou elliptique,  souvent à fond plat, située au cœur de certains grands édifices volcaniques et résultant d’une éruption qui vide la chambre magmatique sous-jacente. Pas de stress, à l’heure actuelle, il nous est impossible de savoir quand aura lieu la prochaine explosion ! Surprise  surprise…

Le parc est également connu pour sa faune qui comprend ours noirs, grizzlis, loups, bisons, wapitis, coyotes, antilopes d’Amérique (l’animal le plus rapide du continent américain) et parce qu’il représente l’un des derniers grands écosystèmes intacts de la zone tempérée de l’hémisphère Nord. 

Les bisons du parc sont les seuls animaux sauvages en liberté issus des troupeaux qui peuplaient les Grandes Plaines durant la Préhistoire. Pas de croisement avec des bovins, ce sont des vrais de vrais. On les trouve principalement dans les vallées de Lamar et d’Hayden.  Une musculature tout en sèche à en faire baver de jalousie les culturistes et autres aficionados des salles de sport, un épais manteau, de beaux yeux, un museau humide, du charisme et un caractère imprévisible… Alors que nous photographions un troupeau à bonne distance, deux bisons mâles ont commencé à se battre. Tête contre tête, ils se sont approchés de nous à une vitesse phénoménale, l’un poussant l’autre, les yeux injectés de sang. Nous avons couru jusqu’au parking et avons sauté à bord de Cheezy. La porte de Charles a claqué alors que les bisons la frôlaient. Il était encore tôt mais après ce shot d’adrénaline, nous étions bien réveillés, vivants et heureux de ne pas avoir à réparer la carrosserie !

Les loups du parc, moins chanceux que les bisons, ont été éradiqués dans les années 1920. Conséquence, une (trop) rapide expansion des populations de grands ongulés (wapitis, bisons, cerfs, etc.) impactant négativement l’écosystème. Bonne nouvelle, depuis la réintroduction des loups en 1995, l’érosion des berges a diminué (les ongulés qui craignent maintenant de se faire croquer évitent de grignoter dans les vallées), la biodiversité a augmenté de manière considérable (la végétation s’est étoffée et sert de nourriture ou d’habitat à des espèces qui avaient désertées le parc), la propagation de maladies a diminué (les animaux malades sont mangés)… Mauvaise nouvelle, les éleveurs manifestent leur mécontentement et n’hésitent pas à tuer les loups s’aventurant hors du parc… On sait tout ça grâce à un documentaire visionné dans l’un des centres d’information Smiley Geek avec Lunettes - U+1F913

A l’heure où nous publions cet article, les animaux migrateurs ont quitté le parc pour passer l’hiver sur des terres plus hospitalières. Nous avons assisté à une conférence super intéressante sur les migrations et avons découvert le site Wyoming Migration Initiative qui répertorie depuis plusieurs années les voyages de plusieurs animaux dotés de balises GPS. Jetez-y un œil ! Les cerfs  (mule deers)  en particulier parcourent des distances impressionnantes bien que nous ne leur facilitions pas la tâche avec nos routes, barrières et l’urbanisation grandissante.  

Histoire :
– Visite guidée de Fort Yellowstone, un fort de l’armée en usage jusqu’en 1918 et qui sert aujourd’hui de centre administratif pour le parc.
En 1872, lorsque le parc national fut établi, l’armée vint en aide au Ministère de l’Intérieur qui ne disposait pas des ressources financières et humaines nécessaires pour gérer et protéger Yellowstone. L’armée a ainsi façonné les services actuels offerts par le National Park Service : mise en place de patrouilles, protection et gestion de la faune et des caractéristiques naturelles (geysers, etc.), programmes éducatifs, application de la loi et prosécutions en cas d’activités illégales, construction de routes, gestion des feux de forêt et bien plus encore. Et devinez d’où viennent les uniformes des Park Rangers ? De l’armée ! L’emblématique chapeau est presque identique à celui porté par la cavalerie au cours des dernières années de la gestion militaire de Yellowstone.

 – Visite guidée du Old Faithful Inn, un lodge de style rustique ouvert en 1904 et adjacent au plus célèbre des geysers. C’est une véritable icône de l’architecture des parcs nationaux. Depuis le lobby, on voit du bois partout, une immense cheminée en pierre, une horloge massive faite main en cuivre ; on entend la douce mélodie d’une pianiste sur un balcon ; on rêve de pouvoir accéder à la cabane située juste en-dessous du toit, à plus de 25 mètres de hauteur ; le mobilier semble d’époque et l’ambiance du siècle dernier flotte dans l’air. Allez, il est temps pour nous de retrouver notre Cheezy 5 étoiles pour une bonne nuit de sommeil ! 🙂 

Randonnées : 
– Avalanche Peak (6,6 km) : après une rencontre avec une biche et son faon dans la forêt, la végétation disparaît peu à peu, les pierres roulent sous nos pieds alors que nous prenons de l’altitude, nos poumons travaillent dur, on garde l’équilibre sur la crête, les yeux grands ouverts face à l’immensité pour enfin défendre notre pique-nique face à un chipmunk sans gêne !

– Observation Peak (15,4 km ou plus pour les doux rêveurs qui loupent les panneaux…) : une rando moins éreintante pour atteindre un  autre sommet et profiter d’une vue à 360°. Les points forts : les bisons dans la prairie et les lacs.

– Belvédère du Grand Prismatic et Fairy Falls (5,5 km) : la vue à couper le souffle du bassin le plus connu du monde, le Grand Prismatic ! Après ce bain de foule, nous avons continué notre balade à travers une jeune forêt de pins pour déboucher sur une jolie cascade de 60 mètres de hauteur.

– Natural Bridge (4 km) : une falaise de 18 mètres de haut dans laquelle un ruisseau a creusé son passage, cela donne un pont naturel !

– Pelican Valley and Pelican Creek : l’une des zones préférées des grizzlis… Nous nous contentons de suivre les pas de l’un d’entre eux sur la plage et sommes secrètement soulagés de ne pas le rattraper 😉

Ce que l’on a préféré
Prendre le temps de découvrir le parc en fin de saison.
Monter en haut d’une montagne le week-end pour éviter la foule !
Se rendre compte qu’il y avait cent fois plus de choses à faire que ce à quoi l’on s’attendait.
La variété des lieux.
Les bisons !

Ce que l’on a moins aimé
Ne pas pouvoir se baigner dans la rivière car les wapitis l’avaient prise d’assaut !
Devoir réprimander quelques personnes passant au-delà des zones délimitées pour grappiller quelques « j’aime » sur les réseaux sociaux en laissant sans vergogne leurs traces pour de nombreuses années.
Ramasser des déchets dans un lieu si magique.
Les kilomètres à faire pour sortir du parc chaque soir et dormir en toute légalité…
Le tout-voiture (pas de navette, on n’imagine pas les bouchons l’été…). 

Le coin des anecdotes
Lorsque nous évoquions l’endroit où nous allions passer l’hiver l’année dernière (Blachford Lake Lodge à Yellowknife dans Territoires du Nord Ouest, Canada), nous ne pouvions nous empêcher de dire Yellowstone au lieu de Yellowknife. Aujourd’hui, c’est l’inverse, lorsque nous parlons de Yellowstone, nous disons Yellowknife… C’est à ne plus rien y comprendre !

Vous avez vu le film « 2012 » ? Non ?! C’est pas bien grave 😉 Le pitch c’est que la fin du monde se produit comme prédit par les Mayas… Mais nous, ce que nous trouvons le plus fou là dedans, ce n’est pas que le super volcan de Yellowstone explose (non, non) c’est que le gars foufou conspirationniste qui anime sa radio pirate depuis un camping-car puisse dormir où il veut sans se faire virer par les rangers..! :’D Si vous voulez voir Hollywood faire exploser Yellowstone, cliquez-ici !

Dans l’article précédent, nous vous parlions de la ligne continentale de partage des eaux. Figurez-vous que nous la suivons toujours et que l’eau de deux rivières qui prennent leur source dans le parc ne s’écoulera pas dans le même océan. Snake River finira sa course dans le Pacifique alors que Yellowstone River fera son bonhomme de chemin jusqu’à l’Atlantique…

Les questions de fin d’article ! Comme il n’y a pas de questions bêtes, il n’y a pas de réponses bêtes. Attention, toute recherche avant de taper votre réponse dans les commentaires est proscrite et nous vous dévoilerons les réponses dans le prochain article.

1. D’où vient le mot « buffalo » qui signifie « buffle » mais que la majorité des américains utilisent pour dire « bison » ?
2. Yellowstone est-il le plus grand parc national américain ?

Et enfin, les photos !

Les réponses aux questions du dernier article ! Merci à celles et ceux qui ont joué le jeu. Pour les fainéants, n’oubliez pas que l’on prépare les cadeaux de Noël 😉

1. Connaissez-vous 4 différences physiques entre un ours noir et un ours brun (grizzli) ?
Contrairement aux idées reçues, la couleur de l’ours à elle seule n’est pas un bon indicateur de l’espèce, les deux espèces pouvant avoir un pelage de différents tons allant du blond au noir. Pareil pour ce qui est de la taille et du poids ! Le grizzli est ordinairement plus gros que l’ours noir, mais les grizzlis femelles et les ours noirs mâles peuvent avoir le même poids.
Mais alors, on regarde quoi !?
Premièrement si l’ours à une bosse au-dessus des épaules, c’est un grizzli !
Ensuite, observez les oreilles. Le grizzli a des oreilles rondes alors que celles de l’ours noir sont plus longues et plus pointues. 
La forme de la tête est également un très bon indicateur. Une  tête large, ronde  et concave pour le grizzli contre une tête plus petite avec, dans son prolongement, un long museau pour l’ours noir. 
Si avec tout ça, vous n’êtes pas sûr(e)s de quel spécimen vous avez en face de vous (et que vous ne vous êtes pas sauvé(e)s), jetez un coup d’œil à ses griffes. Des griffes longues (de 5 à 10 cm) et incurvées de couleur variable pour le grizzli contre des griffes courtes (de 3 à 4 cm) et noires pour l’ours noir.
Okay, mais à quoi ça sert de les différencier au juste ?
En cas d’attaque (fait rarissime), faites le mort si c’est un grizzli mais surtout pas si c’est un ours noir ! 

2. Savez-vous à quoi correspond la voie lactée ? D’où viennent sa couleur et sa forme ?
La Voie lactée est la galaxie dans laquelle se trouve le système solaire et donc, la Terre. Cette galaxie a la forme d’un disque. Lorsque nous observons la Voie Lactée depuis la Terre, nous ne voyons qu’une bande blanchâtre. Blanchâtre en raison de l’accumulation d’une multitude d’étoiles que l’on ne peut distinguer à l’œil nu. Bande car nous sommes situés à l’intérieur du disque et nous regardons donc la limite de notre propre galaxie.

[Mini] Roule ma poule !

Voilà, les problèmes de van ont commencé. C’était en partie pour cette raison que je ne voulais pas passer le cap de l’achat d’un véhicule quand je voyageais seule. Puis j’ai rencontré Charles et à deux, c’est plus rassurant. N’empêche que c’est toujours un gouffre à fric et quand on n’a pas travaillé pendant des mois ou seulement fait du bénévolat, ça fait flipper.

Petite précision pour les donneurs de leçons : on a vraiment fait attention à l’achat du van. On en a vu et testé plusieurs. On a posé des tas de questions. On a vérifié la rouille, les moteurs, les pare-brises, les pneus, les voyants sur les tableaux de bord, les feux… Bref, on n’a pas essayé de faire des économies de bouts de chandelle. A cette saison, les vans sont prisés. On avait bien remarqué qu’il y avait les deux pneus arrières à changer, ce qui n’était pas en soi un gros soucis puisqu’on avait quatre pneus hiver à vendre. On a donc acheté notre Dodge Grand Caravan (Chrysler Voyager en France) et on est allé dans un magasin de pneus achat/vente à une heure de Vancouver. Ils nous ont démonté/monté tout ça en deux temps trois mouvements. Ils ont aussi cassé un boulon et ont laissé la tige à l’intérieur car je cite « on n’a pas la pièce et ça vous coûtera à peine 50$ ailleurs ».

Mon Charles, curieux et travailleur, a regardé des vidéos et s’est dit qu’il allait mettre la main à la pâte. Au final, il y a juste à retirer la roue, ôter le morceau cassé avec une pince puis mettre un nouveau boulon. Manque de bol, la voiture surélevée et une roue en moins, on se rend compte que ce ne sont pas les boulons que l’on connaît… Il faudrait enlever le frein pour pouvoir retirer la tige cassée. Vu le peu d’outils (et d’expérience) que l’on a, on décide de faire appel à des professionnels.

Direction Canadian Tire à Burnaby, les seuls à pouvoir nous faire ça dans la journée pour environ 130$. C’était sans compter les problèmes supplémentaires. Les mécanos tentent de démonter toutes les roues mais l’une est tellement serrée qu’en cas de crevaison, on n’aurait pas d’autre choix que de se faire remorquer. Ils nous donnent le choix de la laisser telle quelle ou de faire péter les boulons qui coincent et de la remonter. On choisit la dernière solution.

Après un marchandage des familles, ils font un geste commercial et ça nous coûtera 209$ pour les deux. C’était sans compter le fait que la visse cassée a fusionné avec le moyeu (oui, je viens d’apprendre ce mot en français et tant d’autres en anglais…) et qu’en tentant de l’enlever, le mécano pourrait le briser. Ce serait donc 209$ + plus ou moins 500$ de moyeu + coût de la main d’œuvre supplémentaire à 100$ l’heure. A ce point là, on commence à vraiment en avoir raz la casquette mais mise à part acquiescer en regardant notre beau van sans roues, on ne peut rien faire d’autre. Ils comprennent notre désarroi et nous affirment qu’ils font le maximum pour ne pas casser la pièce et pour nous rendre le van ce soir et non le lendemain… Vu ce que ça va nous coûter et partant du principe que c’est notre maison, ouais, ce serait super cool les gars !

On attend devant les images du mariage à plusieurs millions de Meghan et Harry. On attend devant les informations télévisées toujours aussi gaies. On attend devant un match de NBA. On attend et on se rend compte que notre van n’est plus sur le pont levis !

On se dirige alors vers le bureau d’un pas résigné s’apprêtant à alléger substantiellement notre porte-monnaie. Finalement, pour reprendre une expression québécoise, c’est pas si pire ! On est resté sur les 209$. Quand on prend en compte les deux bonnes heures de travail et les pièces, je crois qu’on peut dire qu’on s’en est pas trop mal sorti..! Allez, pour fêter ça, on va faire nos grosses courses à Walmart…

Que l’aventure continue !