[3 mois en Asie du Sud-Est] Le nord du Vietnam : Tam Coc (Ninh Binh)

7 au 8 mai 2019

Terminus ! Il est 4h du matin quand l’équipage du bus force les passagers grincheux à débarquer. Mais où va le monde ? Des transports en avance !

Alors que nous croyons être arrivés à Ninh Binh, la baie d’Halong terrestre, nous sommes dans le village voisin de Tam Coc, à 7 kilomètres de l’auberge que nous avions réservée. Pendant que quelques Anglais négocient avec le propriétaire de l’hôtel pour finir leur nuit dans une chambre, d’autres se battent avec un représentant de la compagnie de bus pour avoir un taxi ou avec l’application Uber vietnamienne pour trouver un chauffeur à proximité. Personnellement, je somnole la tête sur mon sac pendant que Charles part explorer les environs. On n’est pas tous égaux face au sommeil…

Il me montre des photos en revenant. Ça fait très village de backpacker mais c’est joli. Après quelques recherches, nous annulons notre séjour dans l’auberge de Ninh Binh et réservons à Tam Coc.

Nous allons plusieurs fois vérifier si le rideau de fer de notre nouvel hébergement est levé, si les gérants sont réveillés… Finalement, nous prenons possession de notre chambre à 6h30 grâce à l’extrême gentillesse de nos hôtes et finissons notre nuit.

Place à la balade en barque tant attendue ! Nous achetons nos billets pour l’entrée du parc et pour le bateau, c’est bien organisé, on voit qu’ils accueillent du monde. La rameuse actionne les rames avec ses pieds. Nous navigons sur une rivière calme entre les rizières surplombées par les pics karstiques poétiquement surnommés « pains de sucre ». Le ciel gris rend l’ambiance particulière. Nous traversons trois grottes (Tam Coc signifie « trois grottes ») mais elles ressemblent plutôt à des tunnels dans les montagnes. Il faut baisser la tête pour ne pas se cogner !

L’expérience perd malheureusement de son charme lorsque nous sommes harcelés de tous côtés par des vendeurs ambulants… Niveau prix et pratique, c’est du racket (du genre 4€ la canette de Coca 33cl). Réalisant que nous ne céderons pas, la rameuse repart et ne nous adresse plus la parole sauf pour quémander des pourboires. Nous faisons abstraction de ces « inconvénients » tant l’expérience est enchanteresse !

Il est également possible de faire une promenade en barque dans le même parc à Trang An. Plus de monde mais moins d’arnaques paraît-il…

Le deuxième jour est encore plus brumeux. Après un coup d’œil à l’extérieur, nous réalisons que louer un scooter (option Charles) ou un vélo (option Charlène) pour aller grimper 500 marches jusqu’au point de vue de Mua Cave n’est pas l’idée du siècle. Nous partons explorer la campagne environnante à pied dans la bruine. Nous enfilons nos K-Way… surtout pour ne pas les avoir portés 3 mois dans nos sacs en vain !

L’après-midi, nous allons retrouver Elise et Antoine au Brick Coffee Shop. Nous les avions rencontrés dans un bus quelques jours auparavant. Le trajet était passé à vitesse grand V. Elise a habité Thonon et Antoine a étudié juste en face, à l’EPFL. Nous nous racontons des anecdotes de voyage, parlons de tout et de rien autour d’un bon café. Ils nous quittent peu avant que la nuit tombe pour éviter de rentrer en scooter la nuit.

De notre côté, nous retournons pour la énième fois manger un banh mi au restaurant Banh Mi Hanoi. Les serveuses rigolent en devinant ce qui nous ferait plaisir. Que voulez-vous ? L’être humain est un créature d’habitude…

Puis c’est reparti pour une nouvelle drôle de nuit ! On nous emmène en voiture au bord d’une grande route où nous sommes les seuls à attendre pendant que notre conducteur passent des coups de fil… pas très rassurant. Nous embarquons ensuite dans un confortable bus couchette ! Nous nous réjouissons car le trajet jusqu’à Sapa est très long.

Deux heures plus tard, nous changeons de bus… En pleine nuit, j’entends trifouiller à l’extérieur, juste en dessous de ma fenêtre. Problème de moteur. Mélange de vietnamien et d’anglais. Nous repartons.

Bien plus tard, nous faisons une pause d’une heure à Lao Cai, à moins d’un kilomètre de la frontière chinoise. C’est tout bête mais c’est excitant ! J’étudie Google Maps. Nous arrivons à Sapa à 6h. Encore une bonne nuit de sommeil réparateur… En même temps, ils nous avaient souhaité « bonne chance » sur le billet de bus.

[3 mois en Asie du Sud-Est] Golden Rock ou Mont Kyaiktiyo, Myanmar

3 avril 2019

Départ : 10h de notre coin de paradis au bord du Golfe du Bengale. Changement de bus à Yangon. Arrivée : 1h du matin à Kinpun, village au pied du Golden Rock.

Autant vous dire qu’on en avait raz la casquette du bus (le petit qui vomissait ses tripes à côté aussi…) mais qu’on était bien content d’être arrivés à destination. Comme on avait des doutes sur le fait de rejoindre Kinpun, on n’avait pas réservé d’hébergement pour la nuit.

La tête dans le brouillard, on a suivi un bon samaritain qui nous a proposé de passer la nuit dans sa guesthouse… Devant ladite guesthouse, le prix avait « légèrement » augmenté ! « No problem my friends! » Il en avait d’autres à nous proposer : « complet », « complet », « Myanmar people only »… Ok. Après une demi-heure de marche, on lui a fait comprendre qu’on avait vu bien moins cher sur Booking. Retour à l’hôtel où nous avait déposé le bus…

Autant en France les hôteliers critiquent les plateformes de réservation à cause des commissions énormes (utilisez Fairbooking si vous le pouvez), autant ici, à chaque fois que l’on a voulu réserver en direct, nous devions payer plus cher et les réceptionnistes nous ont encouragés à utiliser Booking.com. Mystère….

Après une courte nuit, nous embarquons dans le camion qui nous emmènera jusqu’au Golden Rock. Quésaco ? Un rocher doré, certes, mais pas n’importe lequel ! C’est l’un des principaux lieux de culte du bouddhisme birman. Surmonté d’une petite stupa, le rocher tient étrangement en équilibre. Ce serait dû à la position d’un cheveu de Bouddha dans la pagode.

C’est serrés comme des sardines et à toute berzingue que l’on grimpe les 11 kilomètres nous séparant du lieu sacré. Arrêt au pied du premier télécabine du Myanmar pour les courageux à la recherche d’encore plus de sensations ! La dame d’à côté ne cesse de se prendre en selfie avec moi, Charles est écrasé contre la barrière avec un petit qui rend son petit-déj’ presque dans ses cheveux… Et la descente ? Digne d’un grand 8 d’Europa Park !

Les bouddhistes sont bons en commerce, il n’y a pas à dire… 10 000 Kyats d’entrée par étranger alors que le Lonely Planet de 2017 annonçait 6000. Il faut souvent lâcher un autre billet pour poser ses chaussures à l’entrée du temple, pour garer son scooter, pour louer des vêtements longs, pour acheter un bracelet qui porte chance, pour chaque personne qui balaye les escaliers, pour acheter une feuille d’or à apposer sur le rocher (activité réservée aux hommes), pour faire un don, etc. Après 1 mois et demi de voyage, on en a marre… Alors lorsque la dame de l’entrée a voulu extorquer 1000 Kyats de plus à Charles parce que son short laissait à peine entrevoir ses genoux, j’ai crié à l’arnaque et elle a lâché l’affaire. Petite victoire.

Ces sommes ne représentent pas grand chose converties en euros. C’est le principe d’être pris pour des porte-monnaie sur pattes qui est dérangeant. Il y a pire, on est bien d’accord…

Malgré les mauvaises critiques du lieu sur les blogs de voyage, on a aimé ce lieu différent de tout ce que nous avions vu jusqu’alors ! Nous n’avons pas eu le courage (chaleur, manque de sommeil) pour les randonnées mais sachez que des sentiers existent !