En France, on a les Dupont, au Vietnam ce sont les Nguyen. Près de 40% de la population vietnamienne porte ce nom de famille. Sur une population de 97 million, on vous laisse faire le compte ! Ce serait par loyauté (ou soumission) que les Vietnamiens adoptaient le nom de la famille régnante, et la dernière dynastie à accéder au trône impérial au 19ème siècle furent les Nguyen. Adopter ce nom permettait d’éviter les représailles et de bénéficier de faveurs.
La dynastie Nguyen fit de Hué la capitale du Vietnam de 1802 à 1945. Logeant dans la nouvelle ville, nous traversons le pont Trang Tien (autrefois pont Clémenceau) dont la construction fut confiée à Gustave Eiffel. Nous pénétrons dans la citadelle. A l’intérieur se trouvent la Cité Impériale et la Cité Pourpre Interdite. Il fait très chaud et nous sommes partis pour une longue journée de marche ! Les portes sont impressionnantes, tout comme les nombreux pavillons et palais avec leurs ornements de toitures et leurs motifs décoratifs en céramique. Les longs couloirs ombragés, les canaux et jardins rendent la visite très agréable. Les Nguyen ne devaient pas être malheureux… surtout les hommes avec leurs harems.
Cependant, Hué a vécu son lot d’horreurs avec 1. le pillage de la ville et l’incendie de la Cité Pourpre Interdite par les Français en 1885, 2. l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre du Vietnam avec plus de deux mille cinq cents habitants, considérés comme l’élite, massacrés par les Nord-Vietnamiens suivi du 3. bombardement de la ville par les Américains qui anéantit la Cité Pourpre Interdite. Il ne reste qu’une petite dizaine d’édifices sur le soixantaine qui existait auparavant.
Estimant en avoir assez appris sur la dynastie des Nguyen, nous ne visiterons pas les tombeaux royaux éparpillés au sud de Hué.
Nous ne trouvons pas grand intérêt à la nouvelle ville mais elle a l’avantage de nous faire découvrir un très bon restaurant, le Nina’s Café et de nouveaux plats. Les cafés sont toujours aussi goûtus et nous ne nous en privons pas. Les terrasses sur rue rappellent celles de Paris. Petite anecdote, pour ne pas avoir de pailles en plastiques avec les cafés froids, nous montrons nos pailles en bambou. Cela engendre un regard interrogateur. Nous mimons alors le fait de boire à la paille. La serveuse, dépitée, revient alors avec un cendrier !
Le 6 avril, nous passons la frontière entre le Myanmar à Myawaddy et la Thaïlande à Mae Sot. Facile et même dérangeant car nous sommes invités à doubler des centaines de personnes alignées depuis probablement une bonne heure.
Nous déambulons dans les rues et retrouvons les spécialités thaïlandaises qui nous avaient manquées au Myanmar. Miam !
Vers 20h nous embarquons dans un car pour Bangkok et 8 heures plus tard, nous arrivons à l’immense gare routière de MoChit. Nous localisons assez rapidement le comptoir qui vend des billets pour le Cambodge. Seulement 5 heures d’attente avant le départ ! Le duel entre l’agent qui récupère les valises « abandonnées » et les personnes qui ne retrouvent plus leurs valises après une pause pipi nous divertit. Nous nous assurons pour la énième fois d’avoir nos visas pour éviter les arnaques à la frontière. Au final, nous ne payons qu’une faible somme au chef de bord car « c’est le week-end ». Il demande bien plus, avec son sourire véreux, aux malheureux n’ayant pas fait les démarches en ligne. Après 8h30 de trajet passage de douane inclus, nous arrivons enfin à destination et étonnamment, le temps est passé vite ! Il faut dire que l’on s’était préparés mentalement et on est heureux de limiter nos déplacements aériens. Bonjour Siem Reap, Sus Dai le Cambodge 🙂
SIEM REAP du 7 au 9 avril 2019
Première impression : il fait chaud ! Okay, comme partout ailleurs… Le taux d’humidité est définitivement plus élevé, on étouffe. Heureusement, la nuit tombe.
Nous retirons de l’argent dans un distributeur qui ne spécifie pas la devise. Vu les choix, nous en déduisons qu’il s’agit de dollars américains. On clique sur 100 et nous retrouvons avec la tête de Benjamin Franklin entre les mains. Autant dire que lorsqu’on essaye de régler notre note à 3$, le barman n’est pas en mesure de nous rendre la monnaie. S’ensuit alors une chasse au trésor effrénée qui finira dans un petit supermarché où la caissière, pas contente pour un sous, nous tend des petites coupures.
Réveil à 4h le lendemain pour la visite incontournable des temples d’Angkor, l’un des principaux sites archéologiques de l’Asie du Sud-Est.
« S’étendant sur quelque 400 km² couverts en partie par la forêt, le parc archéologique d’Angkor recèle les admirables vestiges des différentes capitales de l’Empire khmer qui rayonna entre le IXe et le XVe siècle. Il s’agit d’une concentration unique de traits témoignant d’une civilisation exceptionnelle. » Le site est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Source : https://whc.unesco.org/fr/list/668
Le chauffeur de tuk-tuk qui nous a été conseillé par un couple de français parle très mal anglais. Les explications qu’il nous donne à l’entrée des temples n’ont ni queue ni tête et je décroche vite. Heureusement, la grandeur, les détails et le caractère énigmatique des lieux rattrapent le coup. Il y a du monde mais on peut encore se la jouer Indiana Jones ou Lara Croft dans certains temples ! Nous prenons notre temps car nous avons choisi l’option circuit court et le billet journée. Un choix que nous ne regrettons absolument pas car nous avons bien essaimé les temples thaïlandais et birmans ces deux derniers mois…
Nous consacrons une soirée au spectacle « White Gold » (l’Or Blanc) de la troupe Phare, the Cambodian Circus. L’association Phare Ponleu Selpak qui forme les jeunes cambodgiens en difficulté aux métiers du cirque (sans animaux), du théâtre, de la musique et de l’art en général est située à Battambang, une ville que nous n’avons pas prévue de visiter. Nous pénétrons sous le chapiteau de Siem Reap sans grandes attentes et nous en ressortons avec un sourire jusqu’aux oreilles. Du rythme, de l’humour, des acrobaties, de la bonne musique live, de la poésie… Les petits couacs rendent la représentation encore plus touchante et rafraîchissante !
Nous hésitons à nous rendre au lac de Tonlé Sap, le plus grand lac d’Asie du Sud-Est. Les activités proposées sont sensiblement semblables à celles de Lac Inle au Myanmar, la saison sèche est bien là, les villages plus vraiment flottants, les prix gonflés… Nous passons notre tour et mettons les voiles vers la mer où il devrait normalement y avoir de l’eau !
SIHANOUKVILLE du 10 au 11 avril 2019
Un conseil ? ÉVITEZ ! Et si vous y êtes, FUYEZ !
« Sihanoukville la bohème s’en est allée. Autrefois destination privilégiée des routards et d’un certain nombre d’expatriés qui montaient leurs petits bistrots en paillotes pour vendre des bières à 50 cents sur la plage, ancien rendez-vous des amateurs de rave-parties et de vacances tropicales bon marché, la station balnéaire était aussi parfois surnommée ‘’la fin de route’’ pour sa propension à accueillir les victimes du mal jaune qui avaient épuisé leur temps dans la capitale. D’une destination au charme vintage, plutôt en retrait par rapport au développement des deux grandes agglomérations Phnom Penh et Siem Reap, et accrochée à un modèle économique peu prometteur, Sihanoukville connaît aujourd’hui une transformation sans précédent avec l’arrivée d’un flot de touristes, et d’hommes d’affaires chinois qui investissent massivement, transformant le paysage de façon spectaculaire avec la construction de casinos, des promotions immobilières, des hôtels et des centres de villégiature de luxe. » Source : Cambodge Mag
L’article ci-dessus résume la situation même si nous l’avons trouvée bien plus tragique en 2019. Sihanoukville représente la victoire de l’argent sur l’environnement, du m’as-tu vu sur la simplicité, du laid sur le beau, des Chinois sur le peuple cambodgien, d’un système capitaliste non bridé… Se promener sur la plage relève d’un parcours du combattant (pas la peine d’espérer se baigner), le bruit des engins de chantier constitue le fond sonore, les routes sont défoncées, marcher donne la nausée, les touristes chinois exaspèrent…
Notre optimisme ayant totalement déserté, c’est dans le restaurant d’une charmante maison d’hôtes servant des spécialités maghrébines et du pastis que nous avons trouvé refuge. Les propriétaires nous ont autorisés à passer l’après-midi dans la piscine qui, contrairement à celle de notre auberge, n’était pas encore entourée par des tours en construction.
KOH RONG SAMLOEM du 11 au 15 avril 2019
Nous craignons de retrouver les déchets de Sihanoukville, située à seulement 23km de l’île de Koh Rong Samloem, mais les courants font bien les choses… Nous mettons pied à terre sur une plage paradisiaque : sable fin, eau turquoise, soleil ! L’auberge OneDerz (chaîne d’auberges favorite au Cambodge) est très agréable avec des espaces communs spacieux, des petits-déjeuners copieux et des touristes sympathiques. Bonus : nous nous retrouvons dans un dortoir 4 personnes au lieu de 8 !
L’île mesure environ 9 km du nord au sud et 4 km d’Est en Ouest à son point le plus étroit. Nous trouvons tout de même de quoi faire ! Baignade, bronzette, snorkeling (les coraux sont moins beaux qu’en Thaïlande mais c’était tout de même agréable) et deux balades pour découvrir les plages de l’autre côté de l’île, Sunset Beach et Lazy Beach, bien différentes de la nôtre.
Le séjour se termine amèrement sur une tourista qui survient le matin de notre départ pour Kampot ! C’est à dire… trajet intégral dans les toilettes du ferry, riz et coca à OneDerz Sihanoukville, 2h30 de route dans un tas de tôle bouillant avec Charles pour me tendre ma gourde environ 86 fois lorsque je me sentais défaillir… Journée compliquée ! La faute à qui ? Big Easy et leur smoothie au lait concentré. Morale de l’histoire, mieux vaut boire de la bière !
KAMPOT du 15 au 17 avril 2019
On arrive à Kampot en fin d’après-midi et vu mon état, on prend un tuk-tuk jusqu’à notre guesthouse pour deux nuits. Le français qui tient le truc est sympa, à l’ouest, mais cool… il nous fait goûter de l’alcool maison, ça tuera les microbes !
Ce qui nous a séduit dans le descriptif de la guesthouse, c’était son côté rustique et son objectif : nous offrir la possibilité de « Vivre un peu comme un Khmer » (pour 35€ la nuit…). Ce qui nous a déplu c’est le peu d’efforts que le type mettait dans l’entretien de sa maison : les draps étaient sales, il n’y avait pas de fenêtre et seulement un drap en guise de porte pour notre chambre qui donnait sur la cour avec les voisins qui passaient tranquillement en regardant à l’intérieur, la moustiquaire ne tenait pas, les chiens plein de puces se promenaient partout, on crachait le dentifrice dans un trou au sol, etc.
Le lendemain, j’ai repris du poil de la bête et nous partons visiter les alentours à moto avec notre hôte en guise de guide. Au programme :
Visite de la campagne environnante et du « lac secret » et hydratation avec un bon jus de canne à sucre ! D’après notre guide, les locaux ne se baignent pas dans le lac car il fut agrandi par les prisonniers des Khmers Rouges pendant la guerre civile dans les années 70 et a donc fait office de charnier. Le long de la route, nous remarquons un complexe touristique prénommé Champs d’Amour qui propose des activités nautiques et des hébergements au bord de l’eau… Nous découvrons les nichoirs à hirondelles, d’imposants bâtiments en béton avec de petites ouvertures en guises de fenêtre. « Les nids, créés à partir de la salive séchée […] sont très recherchés en Chine, où ils peuvent rapporter plus de 2 000 dollars le kilo. On parle dans le langage populaire de nid d’hirondelle, mais il serait plus juste de parler de nid de martinet. Seules quelques espèces de martinets sécrètent un mucus comestible, qu’ils utilisent pour construire leurs nids. […] Ce mucus est recherché comme produit de luxe par la cuisine traditionnelle chinoise et de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Mais on lui attribue aussi nombreuses vertus pour la santé. » Source : Cambodge Mag.
Visite de La Plantation : vous avez peut-être déjà entendu parler du poivre de Kampot ? Il est réputé pour être le meilleur du monde ! Ce sont les chinois qui, au 13ème siècle, ont planté du poivre dans cette région qui bénéficie d’un climat exceptionnel tant au niveau de l’ensoleillement, de la brise de mer, de la qualité de la terre et des précipitations pendant la saison des pluies. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, les français développèrent intensément la culture du poivre pour atteindre une production annuelle atteignant les 8000 tonnes avec plus d’un million de poteaux de poivre installés. Et oui ! Les plants poussent le long de poteaux de 4 mètres de haut. La culture de poivre fut abandonnée pendant la guerre civile puis renait lentement à partir des années 2000. En 2010, la mise en place d’une IGP (indication géographique protégée) par le Ministère du Commerce et l’Agence Française du Développement permet de nouveaux débouchés commerciaux. En 2016, l’IGP est enregistrée au niveau européen. La région compte désormais plusieurs centaines de plantations allant des plantations familiales avec quelques centaines de pieds à des plantations s’étendant sur plus de 20 hectares. (Informations grappillées sur le site de La Plantation). La visite nous permet de découvrir les différents types de poivre (vert, noir, rouge, blanc) mais également du curcuma, des plants de fruits du dragon, de les déguster (et de sentir la différence avec le poivre de supermarchés!), et de faire quelques emplettes 🙂
Visite du marché aux crabes de Kep et entorse à notre régime végétarien pour déguster la spécialité… au lait de coco et gingembre pour moi et nature pour Charles. Un délice ! C’est frais et local – les pêcheurs et leur bateaux en forme de coquilles de noix déchargent leurs crabes à quelques mètres de notre table.
Baignade pour notre guide et Charles. C’est là que nous nous rendons compte que Charles s’est fait piquer sur tous le côté droit du corps probablement par des puces de lit !
Coucher de soleil sur les marais salants où Charles, à la recherche de la photo parfaite du ciel rose éclatant, s’enfonce dans une épaisse boue noire ! Le tout en tongs… décidément, ce n’est pas son jour !
Le soir, nous dînons au centre-ville dans une « pizzeria »… pas pour les pizzas, mais parce que ce sont les seules enseignes à vendre de la bière pression (fraîche) à 0.50$! Nous assistons ensuite à un grand concert où un groupe pas trop mauvais pour nos oreilles européennes joue. On se fait arroser dans les rues et recevons du talc ! Ça colle mais l’ambiance est bon enfant ! Joyeux Nouvel An Bouddhiste !
Kampot est une ville sympa. Le nombre d’expat’ le confirme. Cela aurait valu la peine de rester plus longtemps pour visiter le parc national Phnom Bokor et les grottes du coin… Nous avons continué notre bonhomme de chemin pour plusieurs raisons :
les prix exorbitants des quelques hôtels ayant encore de la disponibilité en cette période de fête
la température et donc la végétation du parc probablement toute sèche
les grottes moins impressionnantes que celles que nous nous apprêtions à visiter au Vietnam voisin
PHNOM PENH du 17 au 20 avril 2019
Nous arrivons en fin d’après-midi à Phnom Penh, la capitale du pays. La ville est plutôt jolie. Elle fut d’ailleurs surnommée « la perle de l’Asie du Sud-Est » à l’époque coloniale.
Notre auberge (toujours Onederz) est située le long du quai Sisowath. Après nos déboires à Kampot, nous avons loué une chambre individuelle climatisée s’il vous plaît ! Il fait bon se promener en soirée dans ce coin, aller faire un tour au marché nocturne davantage fréquenté par les cambodgiens que par les touristes et manger un bout dans notre QG : un restaurant libanais avec des salades délicieuses et nombre d’options végé.
Nous ne visitons pas le Musée National, le Palais Royal et les pagodes. La fin du voyage approche et nous voulons profiter du Vietnam. Tiens, en parlant de Vietnam, il faudrait peut-être commencer les démarches pour les visas…
L’imposant marché central art déco est installé au cœur de la ville et nous dénichons une paire d’ « authentiques » Ray-Ban à un prix défiant toute concurrence ! Finies les journées à tenter de voir quelque chose entre les rayures…
Phnom Penh est l’occasion de nous plonger dans l’histoire glaçante du génocide perpétré par les Khmers Rouges. Nous débutons par la visite du musée du génocide Tuol Sleng qui se trouve dans un ancien lycée qui fut transformé en prison secrète entre 1976 et 1979. Nom de code : S-21. Au moins 12 380 adultes et enfants ont péri ici et au moins 1,7 million de personnes ont été tuées en près de quatre ans au Cambodge.
Ciblant d’abord les opposants du régime, les riches, les intellectuels et les étrangers, la machine de mort khmère rouge se tourna vite vers d’autres membres de la société. Il ne fallait pas grand-chose pour être considéré comme un ennemi. Selon l’Angkar, « Il vaut mieux tuer un innocent que de garder en vie un ennemi ». Source : https://www.apres-genocide-cambodge.com
Les audioguides nous content l’Histoire, de salles en salles. Les récits prennent aux tripes. Les centaines de photographies en noir et blanc démontrent une réelle volonté de représentation et d’identification des victimes du régime. Nous n’avons pas pris de photos. Ces images parues sur le site Libération résument la visite.
Nous retrouvons notre chauffeur de tuk-tuk et notre « covoitureur » japonais. Pour une fois, nous n’échangeons pas de banalités… Nos pensées sont ailleurs. Nous faisons silencieusement route vers Choeung Ek (communément surnommé « Killing Fields »), lieu d’exécution et charnier de prisonniers. 17 000 prisonniers du S-21 furent transférés ici afin d’être assassinés. Pour ne pas gaspiller de munitions, les bourreaux utilisaient toute sorte d’outils pour la mise à mort : crosses de fusils, pioches, machettes, etc.
Un stupa (temple en forme de tour) y a été construit pour commémorer les victimes du régime de Pol Pot. Il est rempli d’os et de plus de 5000 crânes portants une vignette de couleur identifiant avec quels objets ils ont été fracassés.
Sur les 129 fosses communes de Choeung Ek, environ 80 ont été fouillées. Aujourd’hui encore, des ossements, des dents et des lambeaux de tissus refont surface. Écouteurs dans les oreilles, nous nous laissons guider, chacun à notre rythme, par les explications, les témoignages, les bribes de procès et de la musique classique. Le lieu est étrangement paisible…