[3 mois en Asie du Sud-Est] Le centre du Vietnam : Hué

2 au 4 mai 2019

En France, on a les Dupont, au Vietnam ce sont les Nguyen. Près de 40% de la population vietnamienne porte ce nom de famille. Sur une population de 97 million, on vous laisse faire le compte ! Ce serait par loyauté (ou soumission) que les Vietnamiens adoptaient le nom de la famille régnante, et la dernière dynastie à accéder au trône impérial au 19ème siècle furent les Nguyen. Adopter ce nom permettait d’éviter les représailles et de bénéficier de faveurs.

La dynastie Nguyen fit de Hué la capitale du Vietnam de 1802 à 1945. Logeant dans la nouvelle ville, nous traversons le pont Trang Tien (autrefois pont Clémenceau) dont la construction fut confiée à Gustave Eiffel. Nous pénétrons dans la citadelle. A l’intérieur se trouvent la Cité Impériale et la Cité Pourpre Interdite. Il fait très chaud et nous sommes partis pour une longue journée de marche ! Les portes sont impressionnantes, tout comme les nombreux pavillons et palais avec leurs ornements de toitures et leurs motifs décoratifs en céramique. Les longs couloirs ombragés, les canaux et jardins rendent la visite très agréable. Les Nguyen ne devaient pas être malheureux… surtout les hommes avec leurs harems.

Cependant, Hué a vécu son lot d’horreurs avec 1. le pillage de la ville et l’incendie de la Cité Pourpre Interdite par les Français en 1885, 2. l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre du Vietnam avec plus de deux mille cinq cents habitants, considérés comme l’élite, massacrés par les Nord-Vietnamiens suivi du 3. bombardement de la ville par les Américains qui anéantit la Cité Pourpre Interdite. Il ne reste qu’une petite dizaine d’édifices sur le soixantaine qui existait auparavant.

Estimant en avoir assez appris sur la dynastie des Nguyen, nous ne visiterons pas les tombeaux royaux éparpillés au sud de Hué.

Nous ne trouvons pas grand intérêt à la nouvelle ville mais elle a l’avantage de nous faire découvrir un très bon restaurant, le Nina’s Café et de nouveaux plats. Les cafés sont toujours aussi goûtus et nous ne nous en privons pas. Les terrasses sur rue rappellent celles de Paris. Petite anecdote, pour ne pas avoir de pailles en plastiques avec les cafés froids, nous montrons nos pailles en bambou. Cela engendre un regard interrogateur. Nous mimons alors le fait de boire à la paille. La serveuse, dépitée, revient alors avec un cendrier !

[3 mois en Asie du Sud-Est] Le centre du Vietnam : Hoi An

29 avril au 2 mai 2019

Nous nous rendons de Danang à Hoi An en bus jaune, le moyen de transport des locaux, et passons le trajet à discuter avec un jeune garçon.

Nous changeons d’époque aussitôt arrivés. La vieille ville, un port marchand d’Asie du Sud-Est du XVe au XIXe siècle, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

On peut se promener dans les ruelles étroites d’Hoi An des heures sans se lasser, découvrir les ateliers d’artistes, les galerie (particulièrement celle de Réhahn, un photographe français expatrié à Hoi An depuis 2011, avec son exposition sur les ethnies vietnamiennes, et la March Gallery), les musées, le marché central, les librairies, les boutiques qui se cachent derrière les façades jaunes, siroter un cocktail sur un toit, se prélasser le long de la rivière… A la nuit tombée, Hoi An brille de milles feux. Bien qu’ultra touristique, la ville reste paisible. Les centaines de lanternes y sont peut-être pour quelque chose ?

Hoi An est la Mecque du « sur mesure » : vêtements, sacs, chaussures, etc. Il suffit de choisir dans les magazines de grandes marque ou mieux, d’apporter une photo de la robe de ses rêves et c’est parti ! Bien trop raisonnables, nous ne ferons du shopping qu’avec les yeux… Les cours de yoga, de cuisine, de fabrication de lanternes nous font aussi de l’œil. Nous ne resterons à Hoi An que trois nuits mais nous aurions facilement pû y passer des semaines (et prendre 10kg grâce aux viennoiseries de HK Coffee & Bakery et LeVain Bakery !).

Nous empruntons de vieux vélos dégonflés et pédalons jusqu’aux plages. L’île de Cham face à nous, nous observons les hommes sur leurs bateaux. Il parait que c’est un bel endroit pour la plongée mais la saison n’a pas encore débuté. Nous commençons à avoir soif et Charles demande au marchand d’à côté s’il est possible de remplir notre gourde. Nous ne voulons pas acheter de bouteilles mais pouvons payer l’eau. Comme d’habitude, quid pro quo et nous nous retrouvons avec une gourde emplie de thé brûlant ! Nous rentrons tranquillement par les champs.

La nuit tombe à nouveau et nous sommes approchés de toute part par les « capitaines » de pirogues. Les lumières se reflètent dans la rivière, c’est féérique. La tradition voudrait que nous fassions un tour et déposions une lanterne sur l’eau en faisant un voeu… Pas très écolo !

Déambuler dans le centre historique interdit aux voitures nous satisfait amplement. Nous arrivons au milieu d’une partie de Bai Choi, un jeu traditionnel type bingo, accompagné de musique. On ne comprends pas tout mais l’engouement est là. Nous traversons évidemment le pont japonais, l’emblême de la ville et… nous expérimentons la première et la plus impressionante averse de notre voyage en attendant un Bahn Mi au marché nocturne ! Nous nous réfugions dans un garage avec une petite dizaine de personnes. Les rues sont gorgés d’eau et en moins de deux, les vendeurs de bibelots se transformes en vendeurs de ponchos !

Bref, ne manquez pas de visiter Hoi An même si vous aimez sortir des sentiers batus. Si les touristes s’y pressent, il y a une raison… Nous ne nous rendrons pas à My Son, un sanctuaire inscrit au patrimoine de l’UNESCO à 35km de Hoi An… Comme déjà évoqué, nous avons eu notre dose de temples en ruines.