[3 mois en Asie du Sud-Est] Yangon, Myanmar

28 au 30 mars 2019

6 heures du matin : nous voilà arrivés à une station de bus en périphérie de Yangon. Nous sommes accueillis comme des stars par les chauffeurs de taxis, malgré nos têtes endormies et notre peau collante. Le « centre » (et notre hôtel) est à 45 minutes. Nous nous mettons d’accord avec un chauffeur et un voyageur local, et attaquons d’interminables bouchons. Après une dizaine de minutes, le chauffeur passe faire le plein de gaz… Ah, c’est donc ça la grosse bouteille dans le coffre de la voiture ! Tout le monde descend pendant l’opération, sait-on jamais. Tout le monde remonte ensuite, enfin presque, le chauffeur est remplacé par son “frère”. On perd un pas trop bavard qui parle anglais pour un grand chanteur-prieur, zéro anglais. Ça nous donne presque envie de prier aussi lorsque, passant devant les innombrables temples, il lâche le volant, joint ses mains et se prosterne…

Après une belle heure de chants religieux, nous arrivons dans notre luxueux hôtel. La façade mesure approximativement 1 mètre 80 de large… Cette fois, pas possible de check-in avant 14h. Nous nous mettons donc en quête d’un petit déjeuner. Trafic, odeurs, bruits, pas de doute, on est bien en ville ! Il est facile de se repérer dans le quartier colonial car comme à Mandalay, les rues sont numérotées et toutes parallèles/perpendiculaires. En se rapprochant du lit de la rivière Yangon, on passe près d’imposants bâtiments anciennement utilisés par les administrations puis transformé en hôtels luxueux dont le Strand où la nuit débute au tarif attractif de 488$.

Au détour d’un stand de criquets grillés, nous rencontrons Htoo Htoo (prononcez « Toutou »), qui passe lui aussi par là. Son excellent anglais nous intrigue et nous discutons quelques minutes, assez pour apprendre qu’il est guide. Il nous donne quelques conseils pour la suite de notre balade.

Quelques heures plus tard et 30 kilomètres dans les pieds, après avoir parcouru le quartier chinois, puis celui des ambassades, flâné dans un parc puis visité (de l’extérieur) la pagode Shwedagon (shwe=or, Dagon=deuxième nom de la ville après Okabada et avant Rangoun puis Yangon) nous rentrons à l’hôtel, en le ratant, fichue grande façade ! Le temps de faire rentrer nos sacs dans notre chambre-placard, de déguster une bière, et nous voilà sortis en quête du dîner. Le gras, les cacahuètes et l’huile de palme auront eu raison de nous… ce soir, ce sera Italien !

Le lendemain de bon matin, on suit Htoo Htoo pour une journée guidée à Dala, de l’autre coté de la rivière. Nous prenons le ferry après avoir récupéré dans notre équipe Maureen et Nigel, deux retraités britanniques. On se déplacera ensuite en tuktuk. Au programme :
• Visite du marché de Dala, en évitant soigneusement de tremper ses tong dans le jus de poisson, en ne bavant pas trop sur les divers morceaux de viande. Plus sérieusement, des découvertes sur les fruits et légumes (encore de nouvelles variétés d’aubergines, on comprend enfin pourquoi les américains les appellent eggplants), ainsi que leur utilisation.
• Un petit déjeuner local à peu végé : un bouillon de poulet, des pops de soja, du tofu, des nouilles plus ou moins épicées, des gâteaux délicieux au riz et à la noix de coco.
• Un grand pont pour admirer le paysage et également changer de chauffeur, car la femme du premier est en train d’accoucher !
• Visite du temple aux serpents. Au milieu d’un petit lac/étang, se dresse un temple construit au début des années 2000. Après quelques jours, des boas ont décidé de s’y installer. Ils sont maintenant une soixantaine, à se prélasser à l’intérieur. Manifestement nourris au lait, il n’aiment pas le sang humain. Nous sommes ressortis vivants. C’était drôle car Maureen et Nigel n’avaient pas réalisé, avant d’entrer dans le temple, que les serpents allaient être réels.
• Visite du temple aux milles bouddhas, où 1066 statues de bouddhas et 144 statues de moines cohabitent. Htoo Htoo nous explique les principes du bouddhisme, ainsi que l’utilité de ces statues. Chaque statue possède une plaque qui identifie son donateur. Ainsi lorsqu’une personne prie devant cette statue, la coutume veut qu’elle prie également pour le donateur et lui assure ainsi un bon karma.
• Nous passons brièvement devant la deuxième plus haute pagode du Myanmar et en apprenons un peu plus sur l’histoire des pagodes locales. En gros, tout à commencé avec huits cheveux.
• Visite d’un atelier de poterie, et pratique pour Charlène qui a réalisé un petit bol à peu près rond !
• Sur le chemin du retour, on découvre une organisation spécialisée dans l’upcycling de produits en plastique. Ils les transforment en divers objets (sacs, tapis, bijoux…).

Nous déjeunons ensuite dans la maison familiale de Htoo Htoo. Il nous présente sa mère et ses deux frères.

Alors que la journée touche à sa fin, nous donnons tous un petit cours d’anglais à quelques enfants du village, qui sont les élèves réguliers de Htoo Htoo. On rigole bien car les enfants comprennent mieux notre vocabulaire et notre accent que celui de Maureen et Nigel.

Sur le chemin du retour, il est l’heure pour les locaux de se fournir en eau, principalement sur leur dos, à vélo, parfois à scooter. Ça fait réfléchir, alors qu’on est dans capitale du pays. L’eau n’est pas courante partout et l’électricité instable. Nous ne nous laissons pas abattre par tant de misère et allons donc boire des pina-coladas au sommet d’une des plus hautes tours de la ville…

Nous quitterons Yangon sans regret le lendemain, direction la plage !

[3 mois en Asie du Sud-Est] Le lac Inle, Myanmar

24 au 27 mars 2019

Arrivés à 6h avec le bus de nuit Bagan-Nyaung Shwe, on se pointe tout de même à l’hôtel que nous avons réservé pour le soir, ne serait-ce que pour poser nos sacs. Les réceptionnistes toutes justes sorties du lit s’empressent de nous conduire à notre chambre, la plus jolie depuis le début du voyage ! Notre séjour au Lac Inle commence incroyablement bien !

La ville est calme. Les klaxons se font rares. Une brise rend la chaleur supportable. Les habitants sont souriants et les rabatteurs pas agressifs. Il y a très peu de déchets et des efforts sont visiblement fait pour l’environnement : zones sans pesticides, affiches contre les sacs plastiques à usage unique dans les supérettes, fontaines pour remplir les gourdes à l’hôtel et dans certains restos, etc. On a l’impression que les 15 000 Kyats que chaque touriste paye pour entrer dans la zone du lac Inle, reconnu Réserve de Biosphère par l’Unesco en 2015, sont utilisés pour la bonne cause. Plus que les 25 000 Kyats de Bagan par exemple.

On trouve aussi de bonnes petites adresses pour se restaurer après nos quelques jours de diète forcée et un joli bar avec le combo gagnant Happy Hour / coucher de soleil !

Sans surprise, on passe une journée sur le lac à bord d’une pirogue à moteur ! Les faux pêcheurs prennent la pause pour nos photos, les vrais un peu moins. Les villages flottants nous impressionnent de par leur ingéniosité et leur beauté. Nous visitons les jardins flottants où poussent beaucoup de tomates, une pagode, un atelier de tissage de soie et de fibres de lotus, un marché, une fabrique de bijoux en argent et une autre de cigarettes locales, les cheroots.

Le lendemain, c’est à vélo (avec vitesses s’il-vous-plaît !) que nous explorons les rives du lac et la campagne environnante. Les routes sont plutôt bonnes, il y a peu de circulation et ça fait du bien de faire tourner nos jambes ! On en profite pour visiter un petit village flottant à bord d’une pirogue sans moteur cette fois-ci. Je rame à l’avant, Charles prend des photos au milieu et une dame pilote à l’arrière en utilisant une jambe pour manier la pagaie. C’est atypique et paisible. J’ai droit à une belle fleur de lotus rose pour me récompenser…

Nous embarquons les vélos dans une pirogue à moteur pour traverser le lac. C’est le second plus grand lac du pays alors on triche un peu !

Après une petite sieste pendant les heures les plus chaudes de la journée, nous ré-enfourchons nos engins pour une promenade hors des sentiers battus et finissons par un splendide coucher de soleil sur les rizières.

Le troisième jour, on peut enfin trainer au lit et profiter comme il se doit du délicieux petit-déjeuner composé entre autres de pancakes, morceaux de pastèque, avocats… Hauts les cœurs !

Pour clore en beauté ce séjour au Lac Inle, nous finissons par une promenade à pied acrobatique entre les canaux et tombons par hasard sur une compétition de lancer de fusées artisanales ! Ça à l’air hautement technique ne serait-ce que pour régler le lanceur/viseur afin d’atteindre les cibles à plusieurs centaines de mètres du pas de tir. Les résultats sont annoncés dans le talkie walkie de l’arbitre. Les exclamations des joueurs nous indiquent à peu près sur le résultat du tir sinon on ne comprend rien et les hommes concentrés, cheroots au bec, ne nous prêtent pas la moindre attention !

À bientôt (12h de bus) à Yangon !